Chronique : Récits du demi-loup T3

Chloé Chevalier
Autrice francophone 
Les Moutons électriques
Fantasy
364 pages
19,90 € pages

C’était agréable de retourner dans le royaume du Demi-Loup. Je me suis rappelée sans trop de mal les divers événements même en l’absence de résumé. En dépit de la présence d’une épidémie mortelle, de conflits, de morts, de menace de guerre et des complots, j’ai toujours une impression de douceur et d’apaisement quand je lis les livres de cette saga. Le style de l’autrice, sa narration, le fait que certains événements nous sont racontés par des intermédiaires ou par lettre rendent l’ensemble de ces récits beaux et agréables à lire.

Ce troisième tome m’a fait l’impression d’être un intermédiaire, il place certains pions avant le dernier tome. Des choses avancent de manière cachée, on sent que bientôt tout éclatera au grand jour. Puisque c’est un troisième tome je ne peux pas trop rentrer dans l’intrigue au risque de vous spoiler.

Il y a de nombreux rebondissements dans ce tome, qui concernent toutes les suivantes et leurs reines. Des trahisons, des complots, des pertes jalonnent notre lecture. La situation semble désespérée pour nos héros alors je n’ose imaginer pour le peuple de ce royaume ! Cette même narration qui donnent un aspect apaisant au récit a néanmoins un inconvénient, c’est qu’on reste assez extérieur aux sentiments des uns et des autres.

En ce qui concerne les personnages, j’ai toujours une préférence pour Lufthilde et Cathelle. Nersès force le respect, elle qui continue de monter à cheval et de mener des armées en étant enceinte ! Son fils adoptif Crassu a bien grandi et prend dans ce tome une plus grande importance. Le prince Adelmor lui était plus effacé et m’a moins emballé. Depuis son passage dans les terres de l’Est le personnage n’est plus en adéquation avec mes attentes malheureusement. Les personnages secondaires sont intéressants, notamment Vigtan ou Crêm mais, tout comme des personnages ont fait les frais de l’immaturité des deux reines Calvina et Malvane, maintenant les personnages subissent les conséquences des actes de leurs trois suivantes.

J’ai hâte de connaitre le fin mot de cette histoire, en espérant que tous ces personnages auront enfin droit au bonheur et à un avenir clément ! Cette saga reste passionnante et vraiment très bien écrite.


 Ma note : :star::star::star::star::star-half:

Chronique : La Faucheuse T3

Neal Shusterman
Traduction : Cécile Ardilly 
Robert Laffont
Young Adult
709 pages
21 € pages

J’ai enfin terminé cette trilogie étonnante et passionnante de La Faucheuse. L’auteur nous avait laissé sur une fin de deuxième tome ahurissante qui nous faisait entamer un sacré virage dans l’intrigue non sans y laisser des plumes.

Nous retrouvons nos trois héros, Citra, Rowan et Greyson qui vont encore vivre un certain nombre de rebondissements. J’ai encore une fois eu peur une ou deux fois pour eux tout au long du roman. On peut dire que l’auteur sait jouer avec nos nerfs et a le sens des révélations. De nouveaux personnages accompagnent nos héros et leurs personnages secondaires, à commencer par Jeri qui était étonnant à plusieurs égards et qui m’a bien plu. Je l’ai trouvé intéressant et son traitement est inédit et bien trouvé. Loriana aussi était intéressante et j’ai bien aimé la façon dont l’auteur nous a replacé Tyger.

Ce pavé de 700 pages est ponctué de rebondissements et de révélations en tous genres. C’était passionnant à suivre, haletant et la fin, que je ne voyais absolument pas venir, m’a époustouflée. Je regrette juste que le traitement de Goddard ait été un peu rapide à mon goût. Les décisions du Thunderhead sont surprenantes et toutes les pièces du puzzle s’emboîtent parfaitement, tout a été géré d’une main de maître depuis le départ. J’ai bien aimé la tournure des événements finaux, même si l’échappatoire imaginée par le Thunderhead arrive un peu comme un cheveu sur la soupe (sauf si j’ai loupé des indices avant) mais elle reste globalement cohérente. J’ai beaucoup aimé le destin de Maître Faraday et également l’évolution de Greyson.

L’ambiance est différente d’un tome à l’autre et si j’ai un élan de nostalgie en pensant au premier tome avec la découverte des faucheurs, l’apprentissage par Maître Faraday, je trouve que la trilogie dans son ensemble est intelligente. Elle dénonce les dérives de nos sociétés, en particulier sur le fanatisme religieux, quel qu’il soit, la dangerosité de certaines idéologies, et elle nous interroge sur l’intelligence artificielle et notre rapport à la mort. Tous les personnages sont bien travaillés et sont attachants. Dans son dernier tome, j’ai trouvé le Thunderhead plus touchant, plus humain, il est devenu un personnage à part entière.

En conclusion cette trilogie fut une très bonne découverte, c’est un Young Adult avec des thèmes assez classiques mais traités avec beaucoup d’intelligence et de justesse. Je la recommande vivement. Je suis curieuse de voir l’adaptation, en espérant qu’elle sera à la hauteur !


 Ma note : :star::star::star::star::star:

Chronique : des milliards de tapis de cheveux

Andreas Eschbach
Traduction : Claire Duval 
J’ai Lu
Science-Fiction
316 pages

C’est mon amie Elyra qui m’a offert ce roman et je l’en remercie car j’ai passé un excellent moment de lecture. Ce roman est très surprenant et il est doté d’une très belle plume poétique. Nous suivons les destins de divers personnages au travers de plusieurs courtes histoires qui sont toutes reliées de près ou de loin à ces tapis de cheveux, œuvre de toute une vie, que les tisseurs s’échinent à réaliser de père en fils dans tout l’Empire.

L’histoire générale, tout autant que celles spécifiquement développées dans chaque chapitre sont prenantes, passionnantes et nous dépeignent un tableau général assez triste je trouve. L’Empereur tout puissant a été tué et pourtant, son emprise est si énorme que sa déchéance ne parvient pas à briser le cercle si profondément ancré de la tradition liée aux tapis de cheveux. L’espoir qu’aurait dû apporter sa mort se transforme en déception.

Les profils des personnages qui nous sont proposés sont variés et très intéressants à suivre, parfois surprenants également. L’univers décrit est également riche même si j’ai eu l’impression d’à peine l’effleurer tant il avait l’air vaste. Les idées de l’auteur sont bluffantes, j’ai adoré le principe ainsi que sa narration, impeccablement menée. Toutes les histoires sont cohérentes et s’inscrivent dans une trame générale maîtrisée.

Les thématiques abordées m’ont plu et passent très bien avec le genre de la SF. L’auteur nous apporte du grain à moudre sur les conséquences sociologiques de l’empire et de la tradition. La vérité autour des tapis de cheveux est surprenante, à la fois absurde et tellement crédible et ses conséquences vertigineuses sont affolantes. J’ai été bluffée par cette fin.

Je n’avais jamais entendu parler de ce roman, qui date pourtant dans sa version originale de 1995, ni même de cet auteur mais la qualité de sa narration et ses idées m’ont séduite donc je vais regarder ses autres œuvres.


 Ma note : :star::star::star::star::star:

Chronique : Comment le dire à la nuit ?

Vincent Tassy
Auteur francophone 
Chat Noir
Fantastique
19,90 €
346 pages

J’avais beaucoup aimé ma lecture de Apostasie en 2017 et ce fut donc les yeux fermés que j’avais pris le roman suivant de Vincent Tassy. Et c’est aussi les yeux fermés que j’ai commandé son troisième roman le mois dernier !

Je ne peux pas commencer mon avis sans parler de la sublime plume de Vincent Tassy. Ses textes sont empreints d’une poésie, d’une mélancolie, d’une beauté inaccessible qui les rendent magnifiques et uniques. L’auteur nous décrit des sentiments d’une telle manière qu’ils me semblent irréels, hors du temps et de portée pour de simples mortels. Au travers de ses personnages, il pose des questions existentielles et des réflexions si lointaines qu’elles se heurtent à mon esprit pragmatique. Je ne suis donc qu’une spectatrice émerveillée qui est plongée corps et âme dans les histoires que l’auteur nous livre.

À l’instar d’Apostasie nous avons aussi une histoire dans l’histoire. Un système narratif que l’auteur maîtrise à merveille. Quel que soit le personnage que nous suivons, nous sommes happés, immergés et stupéfiés par toutes ces histoires reliées par le temps.

Les personnages sont à l’image de la plume et de l’ambiance : mélancoliques, bizarres, beaux avec cette sensation qu’ils sont intouchables, qu’ils évoluent dans un espace-temps que nous pouvons à peine envisager. Pourtant, je me suis sentie proche d’eux, quand bien même la vision de la vie de Rachel est totalement éloignée de la mienne, j’ai été prise d’emblée de sympathie pour elle. Cette jeune femme est à la fois étrange et familière à mes yeux. À côté de cela, j’ai été fascinée par Cléopâtre, choquée par la cruauté d’Athalie, époustouflée par l’indéfinissable Adriel, touchée par Léopold et Egmont.

Ce roman est magnifique, maîtrisé du début à la fin et d’une très belle justesse. La fin était un peu étrange mais elle m’a convenu. L’auteur nous parle d’artistes qui me sont malheureusement inconnus, sa culture en poésie et œuvres gothiques transparait et nous immerge d’autant plus dans son récit.

C’est donc une lecture poétique d’une beauté toute mélancolique qui m’a transportée et qui me confirme que le talent de Vincent Tassy est indéniable.


 Ma note : :star::star::star::star::star:

Chronique : Chute

Christophe Nicolas
Auteur francophone 
Outrefleuve
Thriller
19,90 €
366pages

Je ne lis plus beaucoup de pur thriller, mais certains auteurs sont devenus des incontournables de ma pile à lire, comme Christophe Nicolas, un auteur francophone aux romans immersifs et prenants que j’ai eu plaisir à rencontrer lors de festivals.

Le héros du roman « Chute » ne fait pas exception aux précédents héros de l’auteur, à savoir un monsieur tout le monde, crédible et réaliste à qui il va arriver tout un tas de péripéties. L’originalité cette fois vient du fait que notre héros est lui-même un écrivain et qu’il a une bonne raison de s’inquiéter des événements étranges et inquiétants qui se déroulent autour de lui car il n’est pas le réel auteur de son best seller.

J’ai lu le roman en 5 jours, ce qui est très rapide pour moi et vous montre à quel point ce roman est addictif et prenant. Nous suivons donc les aventures de Thomas, auteur français qui connait un succès fulgurant avec son dernier roman qui décrit les aventures sordides d’un homme qui pourrait sembler relativement instable psychologiquement. Christophe Nicolas réussit le tour de force en quelques extraits à nous donner envie de lire aussi l’ouvrage dont il est question.

Je n’ai pas eu beaucoup de sympathie pour Thomas, après tout il s’est approprié le manuscrit de quelqu’un d’autre pour en récolter les lauriers, ce n’est pas une attitude très intègre même si on peut évidemment comprendre ses motivations. Plusieurs pistes se dessinent tout au long du roman pour essayer de deviner la vérité. J’ai été un peu déçue de voir que Christophe Nicolas n’empruntait pas forcément la voie qui me bottait le plus mais sa fin est très bien ainsi et il a parfaitement maîtrisé sa narration pour rendre ses explications cohérentes et rendre l’ensemble du récit aussi prenant qu’intéressant.

La chute est géniale, j’ai adoré la toute fin.

Si notre héros n’est pas tout blanc et que j’ai eu un peu de mal à lui trouver des excuses, j’ai quand même compatis sur la fin. J’ai passé un très bon moment de lecture, je vous le recommande si vous appréciez les thriller !


 Ma note : :star::star::star::star::star-half:

Chronique : Les flots Sombres

Thibaud Latil-Nicolas
Auteur francophone 
Mnémos
Fantasy
21 €
347 pages

J’ai reçu ce roman dans le cadre d’une masse critique avec Babelio mais à cause du confinement je l’ai reçu fin juin. D’après la description sur le site, ce tome était indépendant du premier (les Chevauche-Brumes) et pouvait donc se lire sans problème. C’est pourquoi j’ai postulé car je n’ai pas lu le premier tome.

Alors en effet, l’auteur a inclus au début un résumé très pratique du premier tome qui permet de très bien comprendre l’intrigue principale, à savoir l’invasion de monstres appelés des mélampyges, qui surgissent d’une étrange brume. En voulant sauver le royaume, les Chevauche-Brumes ont en fait libérer ces créatures. Les Flots Sombres est donc la suite directe de ces aventures.

L’auteur a mis un index des personnages à la fin… que je n’ai vu qu’après ma lecture, dommage pour moi ! Car l’appropriation des personnages a été difficile. J’ignore si dans le tome un nous avons une description plus détaillée des personnages mais l’absence de repères physiques, un simple âge, une allure un peu plus précise, une caractéristique marquée qui permette de bien distinguer les doryactes entre elles, ou de déterminer qui est qui dans tous les anciens combattants de la neuvième compagnies auraient été les bienvenus. Au fil des pages, je suis parvenue à les distinguer mais sans pouvoir me les représenter dans mon esprit, ce qui m’a manqué. Je suis incapable de reconnaître Barbelin de Cagna par exemple.

D’un autre côté, c’est vrai que cette absence de distinction au sein des Chevauche-Brumes est troublante mais elle renforce le côté « troupe ». Ils ont tous l’air sympathiques, leur cohésion d’équipe, leurs chamailleries, leur humour et leur bonne humeur sont autant d’éléments qui aident à l’immersion dans leur groupe. Je me suis sentie proche d’eux malgré tout. C’est une impression très étrange au final.

Au-delà, certains personnages sont plus facile à identifier, comme Jerod, le petit Roy, l’horrible Juxs, ou la courageuse Ophélie. Plusieurs intrigues, distinctes au départ, se rejoignent au fil des pages. J’ai été aussi bien impliquée dans les intrigues de la cour, que par les combats des Chevauche-Brumes, la recherche de vérité de Jerod ou la poursuite du monstre d’Ophélie. Bon, ma vie liée à l’océan m’a bien sûr fait préféré l’histoire d’Ophélie mais l’ensemble du roman est cohérent et très agréable à suivre.

Hormis le problème d’identification des personnages, ma lecture s’est révélée très immersive, dépaysante et intéressante. La plume de l’auteur est très travaillée et surtout très technique et précise, je suis impressionnée. Qu’il parle de navires, d’architecture ou de combat, c’est pointu et l’intrigue semble millimétrée. Chapeau pour son travail de recherches !

Les idées derrières sont intéressantes, malgré des thèmes assez classiques de lutte politique entre le pouvoir et la religion mais qui sont toujours aussi efficaces quand ils sont bien menés. L’histoire derrière les mélampyges nous tient aussi en haleine, nous avons des révélations inattendues et prometteuses pour la suite.

En tout cas cette lecture du tome 2 me donne à la fois envie de poursuivre sur le tome 3 mais aussi de me pencher sur le premier tome. On peut donc dire que c’est une victoire totale !


 Ma note : :star::star::star::star::star-empty:

Chronique : Chroniques d’Oakwood

Marianne Stern
Autrice francophone 
Chat Noir
Fantastique
14,90 €
199 pages

Il me semble que j’avais reçu ce roman en cadeau lors d’une grosse commande auprès de la maison d’édition. Je connais de nom Marianne Stern mais je n’avais pas encore l’occasion de lire ses textes. 

Le récit est composé de courtes histoires sur le village d’Oakwood qui s’entremêlent avec brio. Nous suivons l’évolution du village au travers de l’histoire de sa sorcière à des époques différentes. Nous y voyons la genèse de cette sorcière, ses actes mais aussi leurs conséquences sur les autres habitants. 

L’ambiance à la fois mystérieuse de la sorcellerie et de l’époque (nous sommes dans les années 1600) est bien retranscrite, j’ai été immergée dans cet univers grâce aux différents personnages que nous suivons et qui sont tous bien travaillés. Ils sont tous attachants à leur manière alors j’ai apprécié passer du temps en leur compagnie qu’ils soient présents juste pour une histoire ou bien tout du long. Il semble que l’autrice ait écrit plusieurs nouvelles publiées séparément sur cet univers et les ai rassemblées et agrémentées ici. Le lien est très bien fait, l’ensemble du recueil forme une histoire cohérente et intéressante.

La demoiselle d’Oakwood, la sorcière principale, est une héroïne discrète mais touchante, loin des représentations habituelles des sorcières. J’ai ressenti beaucoup de douceur et de mélancolie lors de ma lecture. J’aurais quand même aimé la voir davantage, en apprendre plus sur sa vie adulte et sur James tant ces personnages m’ont touché.

Ce court roman est une belle découverte. Les thématiques y sont sombres, la mort guette souvent nos personnages, s’ils ne le sont pas déjà au départ. Pourtant j’ai aussi ressenti de l’espoir, de la beauté. L’amour et le bien finissent par triompher malgré les injustices. L’ensemble forme un livre triste mais beau. Mon seul bémol provient d’un tic d’écriture pour décrire les personnages quand ils sont au nombre de deux : « la paire ». Le terme est assez peu employé en général en littérature, mais ici il est systématique ce qui me détournait de ma lecture à chaque fois. Hormis ça, la plume de l’autrice est jolie, poétique et sombre à la fois. Cela convenait parfaitement à la thématiques générale.

Ce fut donc une belle découverte de mon côté, je suis contente d’avoir enfin pu lire un de ses romans.

Info de dernière minute : le timing est parfait (ce n’était même pas prémédité !) mais l’autrice a réinventé toute l’histoire pour la transformer en un roman unique totalement indépendant de l’œuvre d’origine. Le roman est en pré-commande jusqu’au 15 juillet 2020 et je pense bien me laisser tenter 🙂

 Ma note : :star::star::star::star::star-empty:

Chronique : un appart de rêve

Roxane Dambre
Autrice francophone, voir le site
Éditions de l’Épée (version numérique)
Comédie romantique
9,99€

Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas lu d’histoire de Roxane Dambre. Ses histoires entraînantes, drôles, loufoques mais juste, portées par des héroïnes attachantes et des personnages haut en couleur m’avaient manqué. Du coup j’ai profité d’une réduction pour me prendre ce tome unique en version numérique qui semblait bien sympathique.

Le genre de la comédie romantique ce n’est pas trop mon dada, je préfère quand il y a une touche d’imaginaire mais je savais que je serai entre de bonnes mains. J’ai passé un bon moment, très rapide car je l’ai lu en même pas deux jours. L’histoire est drôle, inattendue, rafraîchissante et réconfortante. Vu la période de confinement, cela faisait du bien 🙂

L’intrigue est comme d’habitude parsemée de détails, d’anecdotes et de comportements qui sentent le vécu et au sein d’une agence immobilière, rien ne m’a paru impossible vu ce que j’avais moi-même vécu. J’ai même trouvé l’autrice très soft !

L’héroïne, Noëlle, exerce comme tous les héros de l’autrice un métier aussi improbable que réel : elle infiltre les boîtes pour faire un audit de ce qui ne va pas. Où donc Roxane est-elle allée chercher ça ? Notre héroïne va donc infiltrer une agence immobilière de luxe et rencontrer ses collègues, sympathiques de prime abord. Noëlle est attachante, elle est vive d’esprit, gentille et c’est très facile de se mettre à sa place. JC est touchant aussi, même si je ne sais pas si, beaux yeux ou non, j’aurais eu la patience de l’héroïne pour percer son mystère ! Leur complicité est mignonne, c’était plaisant à suivre.

Les autres personnages qui gravitent autour de nos héros sont aussi bien croqués, j’adore le vrai patron de Noëlle, il est génial ! J’ai juste eu un bémol pour la voisine Hortense, mais ça c’est mon côté ours qui déteste quand des gens viennent briser sa tranquillité (un voisin c’est fait pour rester chez lui ! ) car sinon c’est un sacré personnage, justement haut en couleur.

Les retournements de situation sont bien trouvés, même si je suis frustrée de ne pas avoir de touche fantastique, malgré une histoire de maison hantée. L’un des personnages nous fait un revirement de personnalité assez effrayant mais pas incohérent, ce qui nous prouve bien que parfois on croit connaître ses collègues… mais non !

En conclusion, le roman a rempli son rôle en me faisant passer un moment de lecture agréable, drôle, bourré de bons sentiments, qui m’a redonné le sourire dans une période anxiogène 🙂

 

Ma note : :star::star::star::star-half::star-empty:

Chroniques : Nos chemins de travers

Georgia Caldera
Autrice francophone, voir le site 
J’ai Lu
Romance contemporaine
10,90 €
510 pages

Je sors de ma zone de confort avec ce roman de romance contemporaine. Néanmoins pour avoir déjà lu plusieurs romans de l’autrice, sa plume m’avait beaucoup plu et sa réputation n’est plus à faire. On y faisait également mention du monde équestre, donc je ne pouvais pas ne pas tenter ma chance. 

J’ai littéralement dévoré ce roman en trois jours. C’est très bien écrit, addictif, intelligent, juste et même si je ne suis pas toujours d’accord avec les personnages, leur détresse m’a beaucoup touchée. 

Les deux héros, Emma et Louis sont bien construits et sortent des sentiers battus. Même si Louis a ce côté du héros torturé qui ne m’attire pas car sur-utilisé partout, ici j’ai trouvé son usage bien dosé et très compréhensible, même si je me doute qu’il y a encore anguille sous roche pour le tome 2. Emma, elle, a des complexes profondément ancrés en elle et si sa passivité et le fait qu’elle se laisse tant bouffer par ses complexes justement m’ont énervé, son comportement est très réaliste et malheureusement très répandu.

La relation entre ces deux jeunes gens est chaotique, laborieuse mais belle et vraie en dépit d’une fin de tome dévastatrice. Elle est à la fois pure et malsaine car tout est trop intense, trop rapide, trop exclusif. Louis s’en rend compte sans pouvoir y mettre un frein. Sa santé dépend bien trop d’Emma, il le sait, le lecteur le sait et pourtant difficile de résister au raz-de-marée des sentiments. L’autrice prend le temps de nouer une vraie relation, certes rapide en termes de jour mais pas en moments de complicité. Mon seul bémol est la mièvrerie dans laquelle tombe Louis, lui qui était si différent au départ. Il aurait pu tomber amoureux sans changer complètement de personnalité non plus envers Emma. Les changements envers les autres sont bénéfiques par contre, l’évolution générale du personnage de Louis est très intéressante. On sent que pour Emma, cela interviendra dans le tome suivant. 

Il s’agit d’un roman de reconstruction pour Louis, où le monde du cheval, ses compétitions exigeantes, sa superficialité et son argent, est à la fois le déclencheur de ses malheurs et sa thérapie. C’est aussi un roman de lâcher prise pour Emma, de révélations et d’épanouissement. On veut croire et espérer à ses côtés sans pour autant cesser de se méfier.

C’est une histoire qui blesse autant qu’elle apaise, l’autrice nous fait vraiment ressentir les émotions de ses personnages. Sa belle plume m’a embarquée auprès d’eux, bien plus que je ne l’aurais cru dans ce genre contemporain. Une belle réussite. Je me suis empressée de prendre la suite, en numérique, confinement oblige. Je ne tarderai pas à la lire pour avoir le fin mot.


 Ma note : :star::star::star::star::star-empty:

Chronique : The Dark gates of madness

Frédéric Livyns
Auteur francophone, voir le site
Graham Masterton
Traduction : Christophe Corthouts
Illustrations : Christophe Huet 
Éditions Séma
Fantastique/horreur
18 €
206 pages

Ce recueil de nouvelles se lit très vite, servi par deux auteurs rompus à l’exercice des nouvelles et des textes horrifiques. Leurs plumes se mêlent bien. J’ai déjà lu deux romans de Graham Masterton que j’ai plus ou moins appréciés alors c’était l’occasion de le découvrir en nouvelles et de faire connaissance avec Frédéric Livyns. Leurs deux styles sont assez proches ce qui rend l’ensemble du recueil cohérent et fluide. Chaque nouvelle est accompagnée de deux illustrations de Christophe Huet, aussi dérangeantes que belles pour certaines.

Comme c’est noté sur la couverture c’est un texte pour public averti. D’ailleurs la couverture avec son effet ancien est très bien faite, mon compagnon m’a demandé de quand datait le livre, preuve que ça fonctionne !

Nous avons donc 3 nouvelles pour chaque auteur. Globalement j’ai bien apprécié ma lecture, les deux auteurs parviennent à nous plonger à chaque fois dans leur univers et dans ces histoires différentes autour de nouveaux personnages. La seule que j’ai moins apprécié est Résonances maléfiques (G. Masterton) que j’ai trouvé plus floue et moins prenante. Les autres sont sympathiques, bien glauques et gores à souhait, mises en valeur par les illustrations de Christophe, en particulier celle de Zombio (F. Livyns) est criante de réalisme !

La palme de la nouvelle la plus bizarre revient à Septisémie de G. Masterton qui est hyper dérangeante et dégoûtante. Où donc est-il allé chercher ça ? On a aucune explication sur le comportement de ce couple mais pourtant ça fonctionne. J’avais parfois l’impression d’être un voyeur c’était très perturbant… et c’est pour ça qu’on lit ce genre de texte. Le plus beau des cadeaux du même auteur est aussi très spéciale, avec des détails glaçants sur de l’automutilation qui m’ont fait froid dans le dos. La morale à la fin est un peu étrange, j’aurais vu autre chose mais en tout cas l’aspect horrifique est bel et bien présent… sans avoir besoin de monstre.

Les nouvelles de Frédéric Livyns sont efficaces, avec des thèmes plus classiques comme les zombies (Zombio) ou la vengeance (A l’aulne de ta souffrance) mais qu’il a su sublimer. J’ai plongé tête la première et j’ai bien grimacé à la lecture de certains passages bien gores… surtout que je lis au petit déjeuner donc autant vous dire que La Bouche de l’ancien, mieux vaut pas la lire en mangeant ses céréales. Le stress et le sentiment d’oppression sont bien présents ; tout comme certains personnages, on ressent l’urgence de sauver notre peau. En tout cas cela m’a donné très envie de découvrir ses autres textes car son écriture est agréable, ses personnages bien campés et ses idées intéressantes.

En conclusion un recueil qui se lit vite mais bien. Les nouvelles sont dérangeantes, sanglantes et immersives. J’ai passé un très bon moment avec ces deux auteurs qui maîtrisent aussi bien le format de la nouvelle (ce qui n’est pas une mince affaire) que de la thématique de l’horreur.



 Ma note : :star::star::star::star::star-empty: