Chronique : The Dark gates of madness

Frédéric Livyns
Auteur francophone, voir le site
Graham Masterton
Traduction : Christophe Corthouts
Illustrations : Christophe Huet 
Éditions Séma
Fantastique/horreur
18 €
206 pages

Ce recueil de nouvelles se lit très vite, servi par deux auteurs rompus à l’exercice des nouvelles et des textes horrifiques. Leurs plumes se mêlent bien. J’ai déjà lu deux romans de Graham Masterton que j’ai plus ou moins appréciés alors c’était l’occasion de le découvrir en nouvelles et de faire connaissance avec Frédéric Livyns. Leurs deux styles sont assez proches ce qui rend l’ensemble du recueil cohérent et fluide. Chaque nouvelle est accompagnée de deux illustrations de Christophe Huet, aussi dérangeantes que belles pour certaines.

Comme c’est noté sur la couverture c’est un texte pour public averti. D’ailleurs la couverture avec son effet ancien est très bien faite, mon compagnon m’a demandé de quand datait le livre, preuve que ça fonctionne !

Nous avons donc 3 nouvelles pour chaque auteur. Globalement j’ai bien apprécié ma lecture, les deux auteurs parviennent à nous plonger à chaque fois dans leur univers et dans ces histoires différentes autour de nouveaux personnages. La seule que j’ai moins apprécié est Résonances maléfiques (G. Masterton) que j’ai trouvé plus floue et moins prenante. Les autres sont sympathiques, bien glauques et gores à souhait, mises en valeur par les illustrations de Christophe, en particulier celle de Zombio (F. Livyns) est criante de réalisme !

La palme de la nouvelle la plus bizarre revient à Septisémie de G. Masterton qui est hyper dérangeante et dégoûtante. Où donc est-il allé chercher ça ? On a aucune explication sur le comportement de ce couple mais pourtant ça fonctionne. J’avais parfois l’impression d’être un voyeur c’était très perturbant… et c’est pour ça qu’on lit ce genre de texte. Le plus beau des cadeaux du même auteur est aussi très spéciale, avec des détails glaçants sur de l’automutilation qui m’ont fait froid dans le dos. La morale à la fin est un peu étrange, j’aurais vu autre chose mais en tout cas l’aspect horrifique est bel et bien présent… sans avoir besoin de monstre.

Les nouvelles de Frédéric Livyns sont efficaces, avec des thèmes plus classiques comme les zombies (Zombio) ou la vengeance (A l’aulne de ta souffrance) mais qu’il a su sublimer. J’ai plongé tête la première et j’ai bien grimacé à la lecture de certains passages bien gores… surtout que je lis au petit déjeuner donc autant vous dire que La Bouche de l’ancien, mieux vaut pas la lire en mangeant ses céréales. Le stress et le sentiment d’oppression sont bien présents ; tout comme certains personnages, on ressent l’urgence de sauver notre peau. En tout cas cela m’a donné très envie de découvrir ses autres textes car son écriture est agréable, ses personnages bien campés et ses idées intéressantes.

En conclusion un recueil qui se lit vite mais bien. Les nouvelles sont dérangeantes, sanglantes et immersives. J’ai passé un très bon moment avec ces deux auteurs qui maîtrisent aussi bien le format de la nouvelle (ce qui n’est pas une mince affaire) que de la thématique de l’horreur.



 Ma note : :star::star::star::star::star-empty:

Chronique : Hex

Thomas Olde Heuvelt

Traduction : Benoît  Domis
Bragelonne
Fantastique/horreur

20 €
378 pages

Voilà un roman qui m’a clairement attiré par la recommandation du maître King et je ne regrette pas du tout d’avoir demandé ce roman lors d’un précédent Noël. En quelques mots, nous suivons une famille qui habite dans une ville aux États-Unis qui a la particularité d’être maudite par une sorcière, Katherine. Quiconque s’installe dans cette ville, Black Spring, ne peut plus en repartir au risque de succomber à la malédiction.


J’ai été un peu déstabilisée au départ car nous débarquons directement dans la vie des personnages où la sorcière tient une place importante. Elle nous est à peine présentée tant elle fait partie du paysage et de leur quotidien. J’ai donc dû relire le 4ème de couverture pour bien comprendre. 

Il y a un étrange contraste entre l’ambiance générale de la ville qui semble plongée dans le passé et qui est pourtant ouverte au monde puisque des touristes peuvent y circuler. Les habitants jouissent de toute la modernité, comme Internet, même si certaines choses leurs sont interdites. Car le public ne doit pas apprendre l’existence de Katherine. Les habitants peuvent aller librement dans d’autres lieux… tant qu’ils reviennent rapidement. Au bout d’une semaine, les premiers symptômes de la malédiction apparaissent. 

Nous voilà donc plongés dans le quotidien de la famille Grant. L’intrigue prend le temps de s’installer gentiment, ainsi le lecteur comprend mieux le contexte et tout comme les habitants de Black Spring, nous nous habituons à Katherine… quitte à ne plus envisager le danger qu’elle représente. Jusqu’à ce que des adolescents décident de s’en mêler.

J’ai retrouvé l’influence de Stephen King dans la façon de construire l’histoire, de décrire les scènes marquantes et dans le profil des personnages. Mais rassurez-vous l’auteur a sa propre patte originale. 

Les personnages de la famille Grant sont sympathiques mais j’ai eu surtout de l’affection pour Tyler, le fils aîné. Globalement, je n’ai pas forcément été attachée aux autres, ni même aux « méchants » car  la véritable héroïne c’est bel et bien Katherine. Elle a un fort charisme et on s’attache curieusement à elle malgré le fait qu’elle ne parle pas et que nous ne sommes pas depuis son point de vue. Les idées développées sont bonnes et bien plus profondes qu’elles n’y paraissent au premier abord. Au travers de Katherine, pourtant vieille de plusieurs siècles, l’auteur traite de plusieurs thématiques très modernes. J’ai particulièrement apprécié le fait qu’on ne sait pas toujours ce qui relève réellement de la malédiction ou bien des conséquences naturels des actes des personnages.

Un peu comme dans Dôme du maître King, le fait de vivre en huis-clos (même si Black Spring reste ouverte au monde), exacerbe le pire chez les gens et on retrouve les mêmes genre d’abus par les personnes de pouvoir et surtout le terrifiant effet de foule dont la bêtise me glace toujours autant d’effroi. 


A la moitié du roman, les choses commencent à déraper. Certaines scènes étaient vraiment flippantes et prenantes. Des rebondissements sont très bien trouvés et j’ai été soufflée par des conséquences sur lesquelles je ne peux pas m’attarder sous peine de vous gâcher le plaisir. 


La fin, pourtant grandiose, m’a laissé un peu sur ma faim. Soit l’auteur en a trop dit sur Katherine soit pas assez. Dans les remerciements, l’auteur nous indique qu’il a profité de la traduction de son roman en anglais (à la base il est néerlandais) pour modifier la conclusion… sans nous dire en quoi elle diffère ! 


En résumé cela a été une très bonne lecture, bluffante, prenante et terrifiante. Les idées sont vraiment originales et la réussite tient beaucoup au personnage de Katherine.Mon année de lecture commence très bien ! Je vais surveiller cet auteur de près.


 Ma note : :star::star::star::star::star:

Chronique : Waterwitch

Alex Bell
Traduction : Cécile Guillot
Editions du Chat noir
Young Adult, Fantastique
19,90 €
270 pages

J’ai reçu ce roman dans le cadre de la masse critique de Babelio, que je remercie chaleureusement, ainsi que les Éditions du Chat Noir. Etant aux Imaginales de cette année j’ai pu le récupérer en mains propres, sauf que j’ai pas eu le temps de le faire dédicacer. Je n’avais encore jamais lu de roman de cette autrice mais le résumé et la sublime couverture de Len-Yan m’ont motivée à postuler et je ne le regrette pas.

J’ai dévoré ce roman en 4h top chrono, le temps de mon train. C’était prenant, efficace avec des scènes horrifiques très marquantes. La plume de l’autrice est vraiment très visuelle, j’ai été sans peine embarquée dans l’histoire, l’univers et l’ambiance si particulière du Waterwitch. Les scènes avec les fantômes ou les sorcières sont vraiment bien pensées et stressantes à souhait.

Les personnages sont attachants, même si à la lecture du résumé je m’attendais à n’avoir qu’Emma en narratrice et surtout que son handicap serait plus mis en avant. J’attendais davantage d’approfondissement sur sa douleur, sa solitude et son impuissance dans des situations où marcher aurait été indispensable. Il manquait donc un peu de travail à ce niveau-là à mon goût.

Néanmoins Emma, son fidèle chien, Jem et Shell sont tous intéressants et agréables à suivre, même si je pense que l’autrice aurait gagné en intensité en limitant plus les points de vue et en approfondissant un peu plus la personnalité d’Emma. Au final c’est plus Shell qui prend le pas sur l’intrigue. L’histoire derrière le Waterwitch était en revanche passionnante et j’ai adoré l’ambiance de cette auberge ! J’ai été happée par cette histoire, je la visualisais parfaitement et j’y étais plongée jusqu’au cou. J’aime les histoires d’horreur donc j’en ai eu pour mon compte. L’univers et la plume sont tous deux très immersifs. Une adaptation cinématographique serait une belle réussite.

En conclusion, j’ai passé un très bon moment, rapide mais intense avec une ambiance travaillée et des personnages sympathiques. La couverture et la maquette soignée représentent également un plus dans la lecture.

 Ma note ::star::star::star::star::star-empty:

Chronique : Passé déterré

Clément Bouhélier
Auteur francophone, voir la page facebook
Critic
Thriller, fantastique, horreur
21 €
380 pages

J’ai gagné ce roman lors du concours organisé par Book en stock pour leur Grand Prix de l’Imaginaire 2018. J’avais vu passer cet auteur, Clément Bouhélier dans le catalogue des éditions Critic et il me tentait depuis un moment. D’ailleurs, vu que le mois d’octobre lui sera consacré sur Book en Stock, vous allez entendre parler de lui à nouveau chez moi aussi 😉 

J’ai donc pu me familiariser avec cet auteur lors de ma lecture de son « one shot » Passé Déterré. À la lecture du résumé, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à un vieil épisode d’une série, je ne sais plus si c’était les contes de la crypte ou autre, où des morts sortaient de leur tombe et retournaient dans leur famille. De mémoire c’était assez bienveillant. Mais Passé Déterré n’a rien à voir avec ce que j’imaginais. 

Le style de l’auteur est agréable à suivre, fluide et sans fausse note. Le roman prend le temps de bien poser le contexte, de ce fait, il se passe pas mal de temps avant que les éléments fantastiques ne soient exposés à la lumière. L’ambiance est très réaliste, comme souvent quand des auteurs français nous plongent dans des petits villages de France. Cela peut se passer n’importe où au final, ce qui renforce notre identification aux personnages. Même le drame qui frappe ces familles, un accident de bus mortel où plusieurs enfants sont tués, sonne tristement réaliste. Un fait divers parmi d’autres, qui trouve écho n’importe où en France aussi. Il n’y a pas si longtemps, un bus scolaire avait été fauché par un train aussi. Bref, le contexte est à la fois universel et très intimiste puisque l’on parle de deuil. 

Nous suivons surtout Estelle, qui pense avoir surmonté la mort de son unique enfant, même si pour cela elle est séparée du père de son garçon. J’ai aimé le fait que l’auteur nous montre les réactions des parents plusieurs années après et non juste après le drame. Six ans ont passé et les familles ont toutes réagi différemment à cette épreuve. Cela dépend de s’ils avaient ou non d’autres enfants, s’ils sont restés ou partis et si les couples ont tenu malgré l’adversité. Cette vision a ajouté de la richesse à cette ambiance réaliste.

Estelle est une femme à laquelle il est facile de s’identifier. Elle est sympathique, et sans s’apitoyer sur son sort, sa détresse est palpable et on la partage avec elle. Elle est attachante et on lui souhaite de s’en sortir et de recommencer sa vie même si on sait au fond de nous que c’est impossible d’effacer la mort de son fils et qu’elle ne pourra jamais l’oublier. Alexandre, un autre père qui a perdu son enfant, est aussi très intéressant. Il s’est encore plus renfermé qu’Estelle, on le prend pour le violent et le fou, lui qui a cédé à l’envie meurtrière de la vengeance. On suit également les points de vue des responsables : le Maire qui a fermé les yeux, le chauffeur bourré rescapé et son frère qui dirige l’entreprise familiale. Sans tomber dans les clichés des méchants, l’auteur nous dépeint des personnes humaines qui ont commis de terribles erreurs. Il aborde à travers tous ses personnages des sujets classiques mais qui sont toujours très instructifs dès lors qu’on y réfléchit : la vengeance, la culpabilité, ce fameux enfer pavé de bonnes intentions, le deuil évidemment ainsi que le pardon. Il y a aussi cette agaçante « normalité », qui veut que au-delà d’un certain temps, on est obligé de tourner la page. 

Bref, cette histoire est très prenante même si, au final, l’action ne démarre vraiment que sur la fin. Il y a une tension grandissante et surtout le fait qu’on imagine un schéma classique, la vengeance, qui n’est pas tout à faire suivi. Tout le monde peut être visé car l’origine du mal qui sévit sur ce village est bien plus complexe qu’il n’y parait et plus intéressante aussi. Je ne peux pas trop vous en dire au risque de spoiler mais la raison pour laquelle ces morts reviennent est inattendue et bien traitée. L’auteur n’est pas tombé dans le déjà-vu ni dans la facilité.  Il y a un lien profond lié au village qui est exploré au travers de flash-back. La fin… la fin nous remplit d’espoir jusqu’à ce que le prologue vienne tout réduire à néant. C’était très bien joué de la part de l’auteur. 

En conclusion, j’ai passé un très bon moment avec cette lecture riche en émotions. On ne tombe pas dans le cliché et tout est fait pour que le lecteur s’identifie au contexte ainsi qu’aux personnages. Cela pourrait être vous, comme vos voisins du village d’à côté. L’histoire est prenante, on a envie de suivre ces personnages et même si certains pourraient trouver le rythme lent, je n’ai ressenti aucune longueur. Clément Bouhélier est donc un auteur français à suivre… et que j’ai eu grand plaisir à retrouver avec son dernier roman en date. Plus d’infos en octobre !

Ma note : :star::star::star::star-half:

Chronique : Nosfera2

Joe Hill
Traduction : Antoine Chainas
France Loisir 
Fantastique, horreur
18,50€
870 pages
Après mon excellente découverte de Cornes (lire mon avis ici) puis Le costume du mort (lire mon avis ici) je me suis en toute logique attaquée à l’autre roman du fils King. J’avais lu les premières pages en extrait qui promettait du lourd. J’ai bien aimé le début puis ensuite ce fut la grosse déception. Ces 870 pages furent longues et laborieuses à lire malheureusement…

Le début était donc attractif. On suit Vic, une gamine attachante qui avait le don de pouvoir faire apparaître un pont pour se déplacer où elle le souhaite. Manx, le méchant de l’histoire qui enlève des enfants pour les emmener à Christmasland, nous apparait énigmatique et on se demande ce qu’il se passe dans cet étrange pays. On rencontre quelques rares autres personnes, dont Maggie, une bibliothécaire un peu loufoque qui ressemblerait à une Luna Lovegood punk. Tout comme son père, Joe Hill parvient à nous rendre nostalgique d’une enfance qui n’est pas la nôtre.

Vic et Manx ont une première confrontation et alors que je pensais que l’histoire allait s’attarder… nous avons un revirement et un saut dans le temps. Vic devient adolescente puis adulte très vite. Elle devient aussi timbrée et inintéressante au possible. Elle enchaîne les mauvais choix et semble mener une vie creuse. Je n’ai plus eu la moindre empathie ni la moindre envie de la suivre une fois devenue adulte. Je comprends la stratégie de l’auteur qui a ici voulu que Vic mène son combat en tant que mère et non en tant qu’enfant. Or, ce fut à mon sens une erreur car nous avons perdu toute l’intensité et la peur enfantine de la période où Vic était une gamine. En plus, elle refuse pendant longtemps la vérité et s’entête dans son apitoiement. Bref, elle m’a saoulée. Pour ne rien arranger, le combat final a pris énormément de temps à arriver (800 pages) pour terminer sur une scène assez brouillonne qui manquait d’impact.

Les personnages sont sous-exploités et tout tourne autour de l’autodestruction inutile et peu intéressante de Vic. J’aurais trouvé bien plus percutant que Vic ait au contraire une vie parfaite à sauvegarder alors que Manx revient la hanter. Au lieu de ça, elle ne fait que de la merde et on a presque aucune envie de la voir évoluer. Le meilleur personnage c’est son fils et encore lui aussi est sous-exploité. Le méchant, Manx est plutôt pas mal même si ses motivations et sa personnalité sont noyées dans les 800 pages. J’ai eu l’impression que l’auteur ne nous livrait pas les passages intéressants. Je me suis ennuyée et j’ai vu passer d’excellentes idées mal gérées. J’ai vraiment hésité à stopper ma lecture mais comme je n’aime pas abandonner et que bon, c’est le fils du maître King j’ai persévéré mais je ne lisais pas avec une grande attention tant ça me gonflait.

Je voulais savoir comment cela allait se terminer. Que dire de la fin ? Ultra décevante. Un personnage important meurt et c’est à peine évoqué ! Ça me sidère. Je n’ai vraiment pas compris où l’auteur voulait en venir au final. C’était très long à lire et si le maître King peut me passionner sur des détails de la vie quotidienne, ici c’était un gros flop. C’était d’autant plus décevant que les deux autres romans de l’auteur m’avaient passionnée. Je ne comprends vraiment pas ce qui s’est passé avec celui-ci. J’étais très frustrée de voir le potentiel de l’histoire de base étirée et malmenée. Tout est gâché par Vic et sa propension à faire de la merde. Je lirai quand même les prochains livres de Joe Hill même si je risque d’être plus prudente.



Ma note : :star::star::star-empty::star-empty::star-empty:

Chronique : Escape from furnace T5 Execution

Alexander Gordon Smith
Version originale
Faber&Faber
Horreur, jeunesse
6,99£
353 pages
Nous voici arrivés à la fin de cette saga. Comme le Tome 4, j’ai dû lire ce roman en anglais pour avoir le fin mot de l’histoire. Néanmoins, le rodage avec le tome précédent m’a bien servi et j’ai nettement moins galéré. 

La première chose que j’ai appréciée est le chapitre résumé où le narrateur, Alex, nous rappelle tout ce qui lui est arrivé depuis le premier tome. Et quel chemin parcouru ! J’ai été nostalgique des trois premiers tomes qui se déroulaient dans la prison, la Fournaise, mais je dois dire que ce dernier tome clôture d’une bonne manière la série. 

Nous avions laissé Alex en haut d’un gratte-ciel avec de nouvelles mutations génétiques et un beau rebondissement. Le cinquième tome reprend exactement au même endroit et ne nous laissera que très peu de répit. Nous allons enfin connaître l’histoire d’Alfred Furnace et ce qui se cache derrière le fameux nectar. Sur ces deux points j’ai été agréablement surprise, c’était à la fois intéressant et glaçant. Et curieusement, j’ai même eu pitié d’Alfred. En revanche, j’ai tout de suite deviné ses plans en ce qui concerne Alex.

Ce tome a des rebondissements inattendus et heureusement notre cher Zee est toujours de la partie. Que serait notre héros sans son meilleur ami drôle et courageux ? C’est un ami comme on en voudrait tous et le genre de personnage que j’aimerai réussir à créer ^^

Je ne vous dirai rien sur la fin. Par contre je peux vous dire que ce tome a été riche en émotions, en particulier grâce à Donovan, que l’on avait rencontré dans la prison. C’était un personnage auquel je n’avais pas forcément fait attention à l’époque mais qui a pris une ampleur inattendue au fil des tomes. Il y a beaucoup d’émotions aussi au travers des regrets d’Alex sur sa vie passée, ses mauvais choix qui l’ont conduit à la prison. Même s’il a été emprisonné sur un coup monté, c’était un délinquant. Seulement, a-t-il mérité pareille destinée ? Sûrement pas ! On oublie trop souvent que c’est juste un ado de 15-16 ans. Certains passages de ce tome étaient clairement déchirants car non, plus rien ne sera comme avant pour notre pauvre Alex. 

Le dénouement comporte plus d’espoir que je n’avais imaginé. Plongée dans toute cette horreur je ne voyais pas comment de la lumière pouvait encore subsister. Néanmoins l’auteur a bien manœuvré et sa fin est à la fois cohérente et agréable.

En conclusion, c’est une saga terrifiante où l’amitié et la soif de liberté, de justice et d’humanité transpercent les horreurs d’une prison démoniaque. Le héros n’est pas tout blanc, il échoue souvent mais jamais il n’abandonne et j’aurai lutté jusqu’aux dernières pages aux côtés d’Alex. Cette série, elle serait juste parfaite pour le petit écran *___* Je suis ravie d’avoir pu la découvrir et je vous la conseille si l’horreur ne vous fait pas peur (ou l’anglais puisque seuls trois tome sur cinq sont traduits).


*Cette lecture fait partie du Challenge de l’été  *
Ma note : :star::star::star::star::star-half:

Chronique : Le costume du mort


Le mini challenge du mois  d’octobre était de lire des livres dont le thème aurait été choisi par les internautes. Le fantastique/horreur a été élu ^^

Joe Hill
Le Livre de Poche
Fantastique/horreur
7,60€
439 pages
Après Cornes j’ai retenté le coup avec le fils du maître King, qui confirme son talent !
Nous avons là des personnages complètement atypiques ! Le héros, Jude, est une ancienne rock star, ancien drogué, la cinquantaine qui se tape des midinettes qui pourraient être ses filles. Question moralité, on repassera ! L’homme n’est pas franchement agréable non plus, bref un anti-héros moderne !
Comme pour Cornes, on sait très vite le fin mot de l’histoire, à savoir que le mort, et son fameux costume, arrivent très tôt dans l’histoire. Du coup, on a un peu l’herbe coupée sous le pied et on se demande comment l’auteur va nous occuper pendant 200 pages ! Et il y arrive le bougre car, comme Papounet, il gère les descriptions et surtout le background de ses personnages qui sont très fouillés et qui viennent considérablement enrichir l’histoire. Ainsi, la midinette qui accompagne Jude et que j’imaginais mourir en quelques pages voit son rôle prendre de l’ampleur.
Le point fort de Joe Hill est dans son empathie, en particulier avec les personnages féminins morts. Dans Cornes, j’avais eu beaucoup d’affection pour la fiancée du héros, morte tragiquement et que l’on apprend à connaître au travers des flashback. Ici, c’est pareil. Il y a Anna, cette midinette morte qui est exceptionnelle et qui dame le pion à Georgia la midinette vivante.  Joe Hill est vraiment très fort sur l’aspect humain. Pour l’aspect terreur, je suis partagée. Certaines scènes sont visuellement fortes et je me les représentais sans mal mais je n’ai pas eu de grand frisson, même si l’apparence générale du fantôme est top. Ca va être génial si c’est adapté en film !
J’ai deviné facilement le secret qui se cache derrière toute l’histoire, j’ai été un peu déçue car c’est assez facile et commun comme explication, bien que moche il faut l’avouer.
Bref, au final j’ai passé un super moment et je ne regrette pas d’avoir acheté ce roman ainsi qu’un 3ème de l’auteur. Il a une approche différente de son père, qui me plaît bien. Plus décalée, avec des héros qui sortent des sentiers battus et cette empathie que j’aime tant.
Ma note :  :star::star::star::star::star-half:

Chronique : La Fournaise T3 La métamorphose

Alexander Gordon Smith
Pocket Jeunesse
Horreur, jeunesse
17,50€
270 pages
J’avais à peine terminé le deuxième tome que j’ai commandé le troisième à ma librairie, et aussitôt reçu, aussitôt lu ! Attention, je risque de spoiler les tomes précédents !
Nous retrouvons donc Alex, Zed et Simon en mauvaise posture alors qu’ils tentaient de s’échapper de la Fournaise. Alex va recevoir le « nectar » et se transformer en col noir. J’ai trouvé qu’au final il n’avait pas vraiment pu lutter contre le nectar et que son revirement était un peu facile. En revanche, ses remords sont bien traités et son raisonnement aussi. 
Nous en apprenons plus sur le Directeur et l’origine de ce nectar et ça m’a bien plu, ça rend l’ensemble encore plus sombre et terrifiant. Je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous spoiler mais perso, je trouve ça prometteur. 
Malheureusement j’ai trouvé des incohérences, en particulier un passage où les trois garçons avouent leur méconnaissance de l’électricité… et où trois pages plus loin Zed parle de faire des dérivations pour ouvrir une porte… Grosse erreur là. J’ai trouvé aussi un peu facile qu’à chaque fois, les cols noirs, censés être surpuissants, se font avoir comme des bleus et que les couloirs sont toujours vides. 
A part ça, ce troisième tome reste haletant, passionnant et a su se renouveler sur la fin puisqu’on ne termine plus sur un cul de sac. Les idées sont bonnes, Alex et Zed sont toujours attachants et la psychologie d’Alex me plaît toujours autant. Ce tome est néanmoins un chouia en-dessous des autres.
Pour la suite je vais donc devoir me taper les VO ! On verra à la rentrée si je peux les commander !
Ma note :star::star::star::star::star-empty:

Chronique : La Fournaise T1&T2


Alexander Gordon Smith
Pocket Jeunesse
Horreur, jeunesse
17,50€
286 & 253 pages
 
Encore une fois le résumé et la couverture m’ont décidé à m’intéresser à cette série. J’ai demandé les 2 premiers tomes à Noël et en cherchant des infos sur le tome 3 j’ai appris que la maison d’édition française n’allait pas traduire les T4 et T5… super ! 
Je vais me mettre à la lecture en VO je pense, car oui j’ai adoré ces deux premiers tomes. Surtout le 1er car c’est la découverte de la terrible prison, de ses règles et des monstres qui y habitent. Ça fait froid dans le dos ! Et si je n’ai pas eu clairement peur, j’ai eu quelques montées d’angoisse. D’autant que j’ai bien accroché avec le personnage principal, Alex, qui n’est pas aussi blanc que la plupart des héros jeunesse. Lui c’est un délinquant cambrioleur et il ne s’en cache pas. Mais il a une telle détermination et un courage naïf qu’on ne peut que l’aimer… sauf quand il fonce tête baissée dans les ennuis XD 
L’ambiance de la fournaise est oppressante, déprimante et effrayante. C’est très bien rendu et on est tendu entre les autres prisonniers, les gardes, les panteleurs, les monstres etc. Cette ambiance est géniale ! J’ai bien aimé Donovan, le compagnon de cellule du héros, ainsi que Zed. Ils sont tous très attachants. La fin se termine sur un tel cliffhanger que j’ai bouleversé mon planning de lecture pour entamer la suite ! On apprend un peu plus ce qui arrive aux prisonniers qui sont enlevés. Ce n’était pas vraiment une surprise, j’avais vite deviné. En revanche, il y a de bons rebondissements et surprises qui maintiennent le lecteur en haleine. J’ai beaucoup aimé la psychologie du héros qui passe par plusieurs phases. Et dans la suite j’ai encore eu de l’empathie pour lui. J’ai hâte de connaître la suite et d’avoir des explications sur le directeur&co. Le T2 se termine sur un beau cliffhanger en plus !
La plume est fluide, incisive, clairement dans le genre jeunesse mais pas aussi épurée que d’autres romans du genre. Il s’adresse bien plus aux grands ado/jeunes adultes, surtout par sa noirceur. Vraiment c’est une super lecture, je suis bien contente d’avoir demandé ces romans. J’ai déjà commandé le 3ème !
Mais attention, donc, la fin de la série n’est pas traduite… 
 
Ma note :  :star::star::star::star::star-half: