Chronique : La Faucheuse T3

Neal Shusterman
Traduction : Cécile Ardilly 
Robert Laffont
Young Adult
709 pages
21 € pages

J’ai enfin terminé cette trilogie étonnante et passionnante de La Faucheuse. L’auteur nous avait laissé sur une fin de deuxième tome ahurissante qui nous faisait entamer un sacré virage dans l’intrigue non sans y laisser des plumes.

Nous retrouvons nos trois héros, Citra, Rowan et Greyson qui vont encore vivre un certain nombre de rebondissements. J’ai encore une fois eu peur une ou deux fois pour eux tout au long du roman. On peut dire que l’auteur sait jouer avec nos nerfs et a le sens des révélations. De nouveaux personnages accompagnent nos héros et leurs personnages secondaires, à commencer par Jeri qui était étonnant à plusieurs égards et qui m’a bien plu. Je l’ai trouvé intéressant et son traitement est inédit et bien trouvé. Loriana aussi était intéressante et j’ai bien aimé la façon dont l’auteur nous a replacé Tyger.

Ce pavé de 700 pages est ponctué de rebondissements et de révélations en tous genres. C’était passionnant à suivre, haletant et la fin, que je ne voyais absolument pas venir, m’a époustouflée. Je regrette juste que le traitement de Goddard ait été un peu rapide à mon goût. Les décisions du Thunderhead sont surprenantes et toutes les pièces du puzzle s’emboîtent parfaitement, tout a été géré d’une main de maître depuis le départ. J’ai bien aimé la tournure des événements finaux, même si l’échappatoire imaginée par le Thunderhead arrive un peu comme un cheveu sur la soupe (sauf si j’ai loupé des indices avant) mais elle reste globalement cohérente. J’ai beaucoup aimé le destin de Maître Faraday et également l’évolution de Greyson.

L’ambiance est différente d’un tome à l’autre et si j’ai un élan de nostalgie en pensant au premier tome avec la découverte des faucheurs, l’apprentissage par Maître Faraday, je trouve que la trilogie dans son ensemble est intelligente. Elle dénonce les dérives de nos sociétés, en particulier sur le fanatisme religieux, quel qu’il soit, la dangerosité de certaines idéologies, et elle nous interroge sur l’intelligence artificielle et notre rapport à la mort. Tous les personnages sont bien travaillés et sont attachants. Dans son dernier tome, j’ai trouvé le Thunderhead plus touchant, plus humain, il est devenu un personnage à part entière.

En conclusion cette trilogie fut une très bonne découverte, c’est un Young Adult avec des thèmes assez classiques mais traités avec beaucoup d’intelligence et de justesse. Je la recommande vivement. Je suis curieuse de voir l’adaptation, en espérant qu’elle sera à la hauteur !


 Ma note : :star::star::star::star::star:

Chronique : des milliards de tapis de cheveux

Andreas Eschbach
Traduction : Claire Duval 
J’ai Lu
Science-Fiction
316 pages

C’est mon amie Elyra qui m’a offert ce roman et je l’en remercie car j’ai passé un excellent moment de lecture. Ce roman est très surprenant et il est doté d’une très belle plume poétique. Nous suivons les destins de divers personnages au travers de plusieurs courtes histoires qui sont toutes reliées de près ou de loin à ces tapis de cheveux, œuvre de toute une vie, que les tisseurs s’échinent à réaliser de père en fils dans tout l’Empire.

L’histoire générale, tout autant que celles spécifiquement développées dans chaque chapitre sont prenantes, passionnantes et nous dépeignent un tableau général assez triste je trouve. L’Empereur tout puissant a été tué et pourtant, son emprise est si énorme que sa déchéance ne parvient pas à briser le cercle si profondément ancré de la tradition liée aux tapis de cheveux. L’espoir qu’aurait dû apporter sa mort se transforme en déception.

Les profils des personnages qui nous sont proposés sont variés et très intéressants à suivre, parfois surprenants également. L’univers décrit est également riche même si j’ai eu l’impression d’à peine l’effleurer tant il avait l’air vaste. Les idées de l’auteur sont bluffantes, j’ai adoré le principe ainsi que sa narration, impeccablement menée. Toutes les histoires sont cohérentes et s’inscrivent dans une trame générale maîtrisée.

Les thématiques abordées m’ont plu et passent très bien avec le genre de la SF. L’auteur nous apporte du grain à moudre sur les conséquences sociologiques de l’empire et de la tradition. La vérité autour des tapis de cheveux est surprenante, à la fois absurde et tellement crédible et ses conséquences vertigineuses sont affolantes. J’ai été bluffée par cette fin.

Je n’avais jamais entendu parler de ce roman, qui date pourtant dans sa version originale de 1995, ni même de cet auteur mais la qualité de sa narration et ses idées m’ont séduite donc je vais regarder ses autres œuvres.


 Ma note : :star::star::star::star::star:

Chronique : 3 Oboles pour Charon

Franck Ferric
Folio SF
Science-Fiction/mythologie
4,60 €
376 pages

J’ai déjà lu 2 romans de Franck Ferric et je peux vous dire que cet auteur a un style bien à lui, mélange de percutant, moderne et poétique. Il faut le lire pour le comprendre je pense. Il aime aussi s’attacher à la mythologie et moi-même y étant sensible et ayant eu toujours un grand intérêt pour Charon, j’étais très intriguée par ce livre. Bon au final, l’image de Charon est loin de celle que je m’imaginais… mais elle est géniale quand même, bien plus réaliste. 

Nous suivons ici un héros amnésique qui ne cesse de se réveiller au cœur de guerre, de mourir, d’atterrir dans l’Autre Monde et à défaut de pouvoir payer le Passeur, de repartir, amnésique, dans le monde réel. Le schéma est donc très répétitif et pourtant, mon intérêt n’a pas une seule fois décrut. Les premières fois dans l’Autre Monde sont un peu floues autant pour le héros que pour nous, mais ensuite cela devient une routine familière, une étape transitoire avant de découvrir une nouvelle époque, un nouveau combat et une nouvelle thématique. 

Globalement le récit est assez déprimant puisque cette répétition est sans fin et chaque combat est perdu d’avance. Notre héros tente plus d’une fois de se soustraire aux combats, mais la guerre le rattrape où qu’il soit. Telle est sa malédiction. Pourtant, le lecteur est pris en haleine et veut y croire à chaque fois. C’est la force de cet auteur : il nous plonge à chaque fois dans une courte nouvelle à une époque médiévale ou bien dans le futur mais à chaque réveil il va prendre le temps de poser le récit, d’introduire des personnages importants autour du héros, de développer un contexte, plus ou moins long, mais à chaque fois, j’ai été happée et j’y ai cru autant que le héros… avant de désespérer car l’issue est toujours la même. 

Le travail de recherche de l’auteur est vraiment remarquable car il réussit son immersion aussi bien dans les guerres anciennes, que récentes et dans l’Autre Monde. Sa plume si particulière est un régal à suivre, mi-poétique, mi-moderne avec un vocabulaire varié et peu commun. Ses références historiques sont bien étayées et bien racontées. Je me suis attachée au héros, j’ai aimé découvrir avec lui toute ces époques ainsi que sa propre histoire. Ce n’est pas forcément une bonne personne et pourtant on a de l’empathie pour lui et on se dit que quand même, sa malédiction est un peu disproportionnée… mais qui peut remettre en question le jugement des Dieux ? La fin est cohérente alors qu’on se demandait comment tout ceci pourrait trouver un point final. 

Mon pauvre Charon n’a pas le beau rôle (ni le physique d’ailleurs !) dans cette histoire. Son rôle de Passeur est ici réaliste, celui d’une créature qui ne fait qu’attendre, attendre et attendre la mort des gens et leurs oboles. Sauf que les siècles passant, les religions changent et plus personne ne croient en lui donc l’Autre Monde devient désertique, déprimant et tout ceci est un cocktail parfait pour sombrer dans la folie. Sa relation avec notre héros est assez complexe et vraiment intéressante.

En conclusion ce fut un lecture très intéressante, prenante, instructive. On entend pas beaucoup parler de Franck Ferric alors que sa plume est vraiment spéciale et vaut le détour.



 Ma note : :star::star::star::star::star-empty:

Chronique : Les Enfants de l’Ô T3

Vanessa du Frat
Autrice francophone (voir le site)
 Chromosome éditions
Science-Fiction
21 €
435 pages

J’ai lu les tomes 1 et 2 il y a bien trop longtemps, en 2015 (voici mon avis sur le tome 2), donc j’avais oublié beaucoup d’éléments. J’ai relu en diagonale une partie du tome 2 afin de me replonger dans le bain et puisque j’avais rencontré l’autrice aux Imaginales peu de temps avant, certains éléments étaient bien frais dans mon esprit. 

J’ai repris le fil sans trop de difficultés, l’écriture est fluide et prenante. Les histoires de cœur, de famille et de complots de nos personnages sont toujours aussi passionnantes. L’intrigue générale avance petit à petit, nous avons des révélations mais tout autant de nouvelles questions. J’ai vraiment hâte de connaitre tous les tenants et aboutissants de cette histoire. 

Malgré le fait que ce soit surtout des tranches de vies, je ne me suis pas ennuyée une seconde. C’est juste très frustrant de voir tous ces personnages commettre leurs erreurs sans pouvoir intervenir. Notre groupe principal, Line, Lúka, Ludméa et Ruan est constitué de personnages qui sont tous profondément humains (enfin on ne sait pas vraiment pour tous…) avec leurs qualités mais surtout leurs défauts et leurs faiblesses. En fonction des tomes certains sont plus excusables que d’autres. Ici, j’ai eu davantage d’empathie pour Lúka qui essayait étonnamment de faire les choses un peu mieux. Il grandit, l’espoir est donc permis qu’il prenne enfin les bonnes décisions après tant d’erreurs et de tromperies.

Par contre c’est Line qui m’a le plus agacé dans ce tome. Le résumé nous prévenait que nous verrions les plus noirs aspects de nos héros. Dans le cas de Line je réalise que ce n’est vraiment pas une belle personne. Autant son frère a des défauts mais essaye sincèrement et maladroitement de changer, autant elle manipule son petit monde et se fait passer pour la pauvre fille sans défense. C’est injuste, notamment pour la pauvre Ludméa, notre vraie victime de l’histoire manipulée sans pitié et sans aucun moyen de s’en sortir pour l’instant. Elle m’a donc horripilée tout du long. Je crains que mon avis ne change guère dans le tome suivant puisqu’elle s’est trouvée un nouveau pigeon ! 

Lyen est un peu en retrait dans ce tome, elle attend encore le bon moment pour frapper et je pense que le jeune Mikhail aura un rôle crucial à jouer là-dedans.  On apprend aussi plus de choses sur Ruan qui est un personnage toujours assez complexe à décrypter. Globalement l’ambiance n’était pas au beau fixe dans ce tome, il n’y a que peu de place pour l’espoir ou pour les personnages équilibrés (et fidèles…). Le tableau que nous brosse l’autrice n’est pas très reluisant mais je me dis qu’il faut parfois toucher le fond pour mieux remonter la pente.

Difficile de donner un avis sur un tome 3 sans trop en révéler mais une chose est sûre, cette saga est addictive, très bien écrite et elle nous propose des personnages « qu’on aime détester ou qu’on déteste aimer » (pour reprendre les termes d’un lecteur du roman).


 Ma note : :star::star::star::star::star-empty:

Chronique : la Faucheuse T2 : Thunderhead

Neal Shusterman
Traduction : Stéphanie Leigniel

Robert Laffont, collection R
Young Adult, SF
19,50 €
571 pages

Le premier tome avait été un beau coup de cœur (voir ma chronique ic), c’est donc tout naturellement que j’ai demandé la suite. J’ai retrouvé avec plaisir l’univers original créé par l’auteur ainsi que les personnages. J’avoue avoir eu un peu de mal à me souvenir ce qui s’était réellement passé à la fin du tome 1 mais je suis parvenue à raccrocher les wagons.

Nos deux héros Citra et Rowan ont bien mûri et ont dû prendre des chemins différents. De nouveaux personnages les rejoignent comme Greyson, que j’ai beaucoup apprécié même si certaines parties le concernant sont un peu survolées (comme Purity par exemple) mais il nous permet d’en apprendre davantage sur les Malpropres.

Le grand nouveau c’est le Thunderhead dont les pensées ponctuent les chapitres. On est loin du grand méchant Skynet comme je l’avais cru à la fin du premier tome. Au contraire, c’est une intelligence artificielle qui œuvre pour les humains de manière juste, mesurée et intelligente. Ses réflexions sont très intéressantes et amènent à l’introspection. En revanche il ne peut intervenir sur les faits et gestes des Faucheurs, il est donc restreint au rôle d’observateur à l’instar du lecteur et c’est très frustrant.

J’ai craint pour nos jeunes héros et les Faucheuses que nous connaissons car les heures sombres approchent et il ne fait pas bon d’être du côté conservateur. La fin est très inattendue et n’épargne personne, cela augure un tome 3 très différent, mais j’ai l’impression que ce genre de stratégie est assez courante maintenant dans les Young Adult. C’est un peu à double tranchant pour moi. A voir, donc !

Ce deuxième tome est plus sombre que le premier, moins enthousiasmant aussi car dans le premier nous avions la découverte du métier de faucheur, c’était passionnant. A présent, Citra et Rowan doivent assumer leurs choix et faire leur place dans la société, chacun œuvrant à sa manière et pensant que c’est la bonne.

La Faucheuse est vraiment une bonne série, intelligente, différente des dystopies habituelles (l’auteur lui-même voulait une utopie), moderne et servie par des personnages attachants et avec du plomb dans le crâne. Je vous la recommande chaudement.

 Ma note:star::star::star::star::star-half:

Chronique : Spire T1 Ce qui relie

Laurent Genefort

Auteur français (voir le site Internet)
Critic
Science-Fiction
18 €
309 pages
J’ai découvert Laurent Genefort grâce au podcast Procrastination qu’il co-anime avec Lionel Davoust et Mélani Fazi. Je connaissais déjà ces deux derniers (j’ai quasiment toute la biblio de Lionel !) mais je n’avais pas eu encore l’occasion de lire un roman de Laurent Genefort. Or j’ai trouvé ses interventions dans ces podcasts très intéressantes, cela m’a donné envie de voir comment justement lui aussi développait ses univers. En plus, je délaisse trop la SF ces dernières années, donc ni une ni deux, je me suis jetée sur lui aux Imaginales de 2018 et je lui ai pris deux romans, dont le premier tome de la trilogie Spire qui m’attirait depuis un moment avec les trois magnifiques couvertures formant une seule et même image.
Après cette longue introduction, rentrons dans le vif du sujet. J’ai passé un très bon moment de lecture avec Spire, dépaysant, instructif, immersif et en compagnie de personnages intelligents et attachants. L’idée de nos héros, Lenoor et Hummel, est louable, à savoir créer leur propre compagnie de transport interstellaire qui desservirait des planètes éloignées, délaissées et aux conditions d’accueil des vaisseaux plutôt hasardeuses. Seulement, les voyages dans l’espace sont dangereux… et surtout les atterrissages !
Le parti pris de l’auteur est de s’attarder sur le contexte de création de la Spire, puis de faire des ellipses temporelles pour nous amener à des moments clés. J’ai apprécié ces zooms narratifs qu’il nous présente, qui vont nous permettre d’apprendre à connaître nos principaux héros en premier lieu, puis les nouveaux venus, ainsi que les valeurs portées par toutes ces personnes, hommes ou femmes.

La création de la Spire s’accompagne malheureusement de complots et de coups bas pour essayer de réduire à néant cette nouvelle compagnie. À cela s’ajoutent les conditions difficiles d’accès à chaque planète. J’ai trouvé original que pour une fois ce ne soit pas l’espace en lui-même qui soit source de danger mais bien les manœuvres sur les planètes. De la même manière, pas d’alien sanguinaire mais des colons aux objectifs différents sur chaque monde, au niveau de développement inégal et qui rencontrent des problèmes sociétaux liés à toute colonisation ainsi qu’à l’isolement.

J’ai beaucoup aimé suivre des personnages qui, pour une fois, sont quasiment tous foncièrement gentils et altruistes. Certes, la compagnie est lucrative, ce qui est normal pour payer les vaisseaux et les employés, mais sa création part d’un bon sentiment et il est facile de s’identifier à tous ces personnages.  J’ai donc aussi apprécié le développement progressif de la compagnie mais qui sous-entend malheureusement de futurs problèmes dans les prochains tomes. Qui dit agrandissement de la compagnie dit plus d’argent à brasser, ce qui rime presque irrémédiablement avec des dissidences internes, sans parler d’un des personnages importants qui se rapproche davantage du financier et qui donc n’a pas forcément toujours la même vision que nos pilotes. Bref, ça sent le roussi pour la suite !
J’ai commencé par un des derniers cycles de l’auteur, donc je découvre sa mythologie autour des portes de Vangkt, des sortes de portes des étoiles si je devais faire la comparaison. Et du coup, j’étais frustrée de ne pas en savoir davantage sur ce sujet qui me semble passionnant. Il ne tient donc qu’à moi de rattraper mon retard sur la bibliographie de l’auteur.
Je suis donc ravie de ma découverte, j’ai aimé la sobriété narrative de l’auteur (il n’essaye pas d’en faire trop, d’être trop technique ou au contraire trop bref ou incisif), ses idées, sa vision, ses personnages et les valeurs qu’ils véhiculent. Je prendrai la suite à coup sûr et je dois me pencher sur son autre cycle Omale.
 Ma note : :star::star::star::star::star-half:

Chronique : Iron Gold partie 2

Pierce Brown
Traduction : H. Lenoir
Hachette
SF, Young Adult
18 €
357 pages

Comme promis, je reviens avec mon avis sur la deuxième partie de Iron Gold (pour la première partie c’est ici). Attention aux spoilers par rapport au tome précédent. 

Nous enchaînons rapidement sur les événements et il n’y a aucun temps mort.  J’ai été étrangement ravie et triste en même temps de la chute de Darrow. Encore une fois, notre héros en a fait qu’à sa tête et son entêtement lui coûte cher, très cher. Malheureusement, plus les pages filent, plus le retour en arrière semble impossible. Alors que je l’ai toujours suivi malgré les obstacles et les ennemis, j’avoue qu’il est de plus en plus dur de lui faire confiance et de cautionner ses actes. Un fil de pensée que partagent ses amis aussi. 

Ici Darrow va devoir faire alliance avec de drôles de personnages. L’expression « pactiser avec le diable » prend tout son sens. On y retrouve de vieilles connaissances et de nouveaux personnages intéressants. On sait que, bien sûr, rien ne se passera comme prévu et seul Darrow est encore assez naïf pour l’espérer. La fin du tome est terrible, il est difficile en tant que lecteur de comprendre son acharnement à la guerre. Darrow s’est perdu et c’est ce qui rend ce personnage si réaliste.   

J’avais imaginé tout autre chose pour Lyria mais l’auteur a su me surprendre. C’est un personnage intéressant, qui est un vrai lien pour entrecroiser tous les autres destins. J’ai beaucoup aimé la suivre. C’est celle qui subit le plus d’injustices dans ce roman. J’espère qu’elle aura encore une part belle dans la suite !

Ephraïm trouve enfin son rythme de croisière dans ce roman et j’ai pris plus de plaisir à le découvrir ici. Je n’irais pas jusqu’à dire que son personnage est attachant mais il vaut la peine d’être connu et de lui donner une chance de pardon et de rédemption. 

La partie la plus intrigante et frustrante de ce tome concerne les aventures de Lysandre et Cassius. Bon sang, si on doutait que les Ors de l’ancien système sont des sacrés connards, heureusement qu’il en reste sur la Bordure pour nous le rappeler. J’ai beaucoup aimé suivre la famille d’Or qui les détient prisonnier et que nous avions pu connaître un peu dans Red Rising. Encore une fois des rebondissements et des trahisons viennent ponctuer le roman et le sang coule. Même si cette famille force le respect par certains aspects j’ai beaucoup de mal avec Séraphina mais d’après le chemin tracé il me semble qu’elle est destinée à Lysandre alors je crains de devoir la supporter encore un moment. La part belle est donc donné à cet ennemi qui nous permet de remettre en question le Soulèvement de Darrow.

En conclusion, cette deuxième partie m’a encore étonnée, passionnée et faite trembler. Honneur, trahison, sacrifice et pardon sont mis en avant au travers de tous nos personnages sur fond d’une nouvelle guerre civile qui couve car les perdants d’hier cherchent à retrouver leurs privilèges. Un ennemi est tapi dans l’ombre et je pense deviner de qui il s’agit. A voir dans le prochain tome. Car oui, pour notre plus grand plaisir, l’aventure continue !

 
Ma note : :star::star::star::star::star:

Chronique : Iron Gold partie 1

Pierce Brown
Traduction : H. Lenoir
Hachette
SF, Young Adult
18 €
372 pages

J’ai été plus que ravie d’apprendre que l’auteur poursuivait son aventure dans l’univers de Red Rising. J’ai donc demandé la suite à mon anniversaire et je me suis jetée sur ces deux parties d’Iron Gold qui n’est que le commencement d’un nouveau cycle. 

Attention, si vous n’avez pas terminé Red Rising, je vous conseille de passer votre route car cela spoile la fin de la première trilogie. 

Dix ans ont passé depuis le soulèvement de Darrow. Nous allons suivre trois destins en plus du sien, ce qui nous permet d’aborder la grande créativité de l’auteur pour les autres couleurs et surtout de brosser un tout autre tableau de ce soulèvement où la suprématie des Ors a été mise à mal. 

J’ai été à la fois triste mais satisfaite de voir que notre cher Darrow guerroie depuis 10 ans et n’est pas du tout l’homme qu’il aurait espéré devenir. Triste car le pauvre est complètement coincé dans sa quête de la fin de la guerre, qui consiste pour lui à tuer le Seigneur Cendré,  dernier symbole de la toute puissance de l’ancien système, et du coup il passe à côté de sa vie de famille tant rêvée. Mais satisfaite car cette évolution est bien plus naturelle et réaliste qu’une fin rose de « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Tous les actes de Darrow par le passé ont eu et ont encore des conséquences, j’ai aimé que l’auteur nous transmette ce message. 

Alors que Darrow continue de poursuivre le Seigneur Cendré, nous faisons la connaissance de Lyria, une rouge que j’ai beaucoup appréciée. Le soulèvement a libéré les Rouges exploités mais pas toujours pour le meilleur. De manière très réaliste, l’auteur nous montre que les Rouges livrés à eux-mêmes dans des camps de « sauvetage » font malheureusement ce que les humains font de mieux : ils tournent leur haine contre eux. Et ainsi les anciennes disparités hiérarchiques se retournent contre les différents groupes de Rouges. Lyria en souffre ainsi que sa famille et par un concours de circonstance, la voilà embarquée avec la famille tellement sympathique des Au Télémanus.

Dans ce premier tome, nous faisons aussi la connaissance d’un Gris (et non d’un Obsidien comme dit sur le 4ème de couverture… hum) qui a un lien avec l’ancienne trilogie. Ephraïm nous permet de voir un autre aspect des villes lunaires. La chute de l’ancien système et le désœuvrement de certaines couleurs ont encouragé la mise en place de Syndicats et de petites frappes. Encore une fois, tout n’est pas simple ni rose. Des gens profitent des failles et œuvrent pour revenir à l’ancien système. J’avoue que j’ai été moins emballée par ce personnage, qui trouvera une meilleure place dans l’intrigue dans la seconde partie.

Enfin, nous suivons deux personnages de l’ancienne trilogie que j’ai eu grand plaisir à retrouver (attention spoil de la trilogie !!) : Lysandre et Cassius. Grâce à eux nous comprenons aussi que tout l’univers n’est pas pacifié et que les Ors de la Bordure sont toujours là et bien décidés à revenir à l’ancien système. Cassius m’a un peu déçue dans le sens où il apparaît comme un naufragé, toujours amoureux de Mustang, comme s’il n’avait jamais pu se relever des événements de Red Rising, ce qui est bien dommage. Lysandre en revanche est devenu un jeune adulte très prometteur, intéressant qui va bien évoluer au fil du tome.

J’ai adoré ce tome, à l’image de tous les autres. L’auteur nous en dévoile davantage sur son monde et je reste avide d’en apprendre toujours plus ! J’adore voir que tout s’imbrique parfaitement dans l’ensemble de l’univers et que tous les actes passés ont des conséquences visibles à présent. L’auteur nous montre aussi que réaliser ses rêves et être heureux sont parfois des concepts impossible à concilier. Darrow continue de se battre et commet encore, malheureusement, des actes impardonnables. Il est notre héros mais reste loin d’être parfait et c’est pour ça qu’on l’aime.

J’ai enchaîné avec la seconde partie donc vous aurez ma chronique très vite !
 
 

Ma note : :star::star::star::star::star:

Chronique : Red Rising T3 Morning Star

Pierce Brown
Traduction : H. Lenoir
Hachette (mon édition : France Loisir)
SF, Young Adult
18 €
540 pages

Après un sans faute pour le Tome 1, puis pour le Tome 2 j’ai enchaîné directement avec le Tome 3 qui clôture cette intrigue. Vu la fin de Golden Son, j’étais un peu obligée de poursuivre devant ce suspens intenable !

Ce tome ne déroge pas à la règle : des rebondissements de folie et des révélations inattendues. Beaucoup de trahisons aussi et d’émotions entre les personnages. J’ai ressenti une certaine mélancolie, on sait qu’on approche de la fin et que des actes irrémédiables ont été commis ou vont être commis. C’est un tome globalement plus sombre, plus triste et plus sanglant.

Ce tome est très entraînant, on veut suivre Darrow et croire en sa révolte. Il insuffle le vent de la rébellion des petits opprimés face aux géants favorisés. Il grandit de tome en tome, c’est un bon leader malgré ce qu’il pense et ce que certains lui disent. Il est conscient de ses limites. Il n’est pas parfait, il force certaines personnes à le suivre, pour autant, son combat me rend admirative et sa conviction est sans faille, sans pour autant être aveugle. Dans sa lutte, il a su, par chance, par choix et suite à ses actions, s’entourer des bonnes personnes pour l’aider. Il sait qu’il est un bon guerrier mais pas un gouverneur, c’est pour cela qu’il a des amis comme Mustang à ses côtés. Sevro se révèle encore plus  important et intéressant, bien que sa personnalité soit encore plus spéciale et décalée qu’avant.

Darrow est un héros stable, intéressant et terriblement attachant. J’ai voulu le suivre à tout prix. J’ai aussi eu peur pour absolument tout le monde parmi ses proches et malheureusement, encore une fois, tout le monde ne sort pas indemne de cette histoire. C’est un roman que l’on ne lit pas mais qu’on vit. J’ai espéré, craint, insulté, presque pleuré, rit aussi auprès de Darrow et de ses amis et plus les pages défilaient plus je me disaient que devoir les laisser allait s’avérer compliqué. Heureusement, l’auteur continue d’écrire dans cet univers donc il y a des chances d’en revoir certains par la suite !

La fin est bonne, haletante jusqu’au bout. Je tournais les pages en me disant sans cesse « mais comment il va faire ? ». Cette fin est réaliste, non idéaliste et donc géniale. 

Je ne peux pas trop m’étendre sur chaque personnage mais croyez-moi, ils sont tous très bien et apportent réellement au héros ainsi qu’à l’intrigue. Darrow ne porte pas sa rébellion seul et ça se ressent. L’amitié, la loyauté, le pardon sont au cœur de ce tome fort en émotions. 

Si mes précédents avis ne vous ont pas convaincu de vous lancer dans cette trilogie, je ne sais plus quoi faire ! Vraiment, je vous la conseille, au même titre que des sagas comme l’Epouvanteur. Quant à moi, j’ai hâte de me plonger dans la suite, Iron Gold !


 

Ma note : :star::star::star::star::star:

Chronique : Red Rising T2 Golden Son

Pierce Brown
Traduction : H. Lenoir
Hachette (mon édition : France Loisir)
SF, Young Adult
19.90 €
507 pages

Le premier tome très réussi de Red Rising m’avait fait une forte impression, alors quand les Lectures enchantées d’Elyza a posté une photo en disant qu’elle appréciait sa lecture du deuxième tome, ni une ni deux, je me suis jetée sur la suite (car j’avais eu la bonne idée d’acheter la trilogie entière chez France Loisir avant de résilier mon abonnement). 

Ce deuxième tome est une bombe à rebondissements. L’ambiance est très différente du premier tome. Là, finies les histoires (pourtant déjà sanglantes) de l’institut, Darrow est dans la vraie vie. Et ça ne rigole pas chez les Ors. Ce tome est sombre, très violent, rempli de désillusions sur une société stricte, cruelle et basée sur des castes restrictives.

J’ai tout de suite été happée et passionnée dès les premières pages. Les rappels du premier tome sont bien dosés et m’ont permis de me replonger très vite dans le bain. L’organigramme et l’index proposés au début du livre sont assez salvateurs pour cela.

J’aime beaucoup Darrow qui me fait penser à Thomas Ward de l’Epouvanteur. C’est le genre de héros qui n’est pas parfait mais qui apprend de ses erreurs et sait se relever tout en assumant ses actes. Ce n’est pas un badass, il est fort certes mais pas invincible ni dénué de défauts. Je peux le dire : il est sacrément couillu comme gars. Ce deuxième tome a confirmé toute l’affection que j’ai pour ce personnage que l’on a envie de suivre et de supporter à 200%. 

Les autres personnages ne sont pas en reste. Mustang en premier lieu est un personnage féminin au top bien plus intéressant et complexe qu’il n’y parait. Sevro prend aussi de l’ampleur. Tous, Victra, Cassius, Tactus, les fils d’Arès, ont leur importance et leur rôle dans l’intrigue. Ils sont tous très charismatiques et vont soutenir Darrow à leur manière… ou le trahir, à vous de le découvrir.

L’intrigue justement m’a tenu en haleine tout du long. Il m’a été très difficile de lâcher le livre chaque soir pour dormir. Darrow flirte sans arrêt avec le danger et malheureusement personne n’est épargné. Le lecteur, lui, flirte tantôt avec l’espoir, tantôt avec le désespoir. Le combat que mène Darrow pour répondre au rêve de sa femme en compagnie des fils d’Arès semble perdu d’avance face aux redoutables Ors.

Quant à la fin… je ne peux rien vous dire, sauf que tous les rebondissements sont inattendus et excellents ! Cette trilogie (car j’ai lu le 3ème tome en suivant) est un bijou. A tel point que je l’ai conseillé à mon compagnon qui est en train de dévorer la série à son tour ^^ 

Franchement, s’il y a une série de Young Adult à adapter en série TV, c’est celle-là *____*


 

Ma note : :star::star::star::star::star: