Chronique : Selfies

Jussi Adler Olsen
Traduction : Caroline Berg
Albin Michel
Policier
22,90 €
619 pages
Comme d’habitude, j’ai emprunté ce roman à mes parents qui m’ont confirmé que c’était un bon opus. Je trouve, moi, que le précédent était bien meilleur. A force de devoir sortir un roman chaque année (car je ne doute pas de la pression que l’auteur subit à présent), des failles apparaissent dans le fond comme dans la forme (fautes, répétitions, erreur de date).

Cela m’a tout de même fait plaisir de retrouver Carl, Assad, Rose et Gordon. Ici, nous restons concentrés sur Rose et ses problèmes personnels. L’auteur n’y est pas allé de main morte et si nous avions déjà quelques doutes sur la santé mentale de Rose au fil des tomes précédent, je trouve que là l’auteur va très loin. Trop ? On le saura dans les prochains tomes. 

Je reste moyennent convaincue, tout d’abord du manque d’implication du reste de l’équipe dans la vie de chacun des coéquipiers. Certes, Carl n’est pas l’empathique de l’année mais il reste assez difficile à croire qu’ils ne tissent pas tous davantage de liens depuis toutes ces années à travailler sur des affaires aussi compliquées et chronophages. D’autant que leur équipe est très réduite. C’est valable aussi pour Assad dont on ne sait toujours rien alors que l’auteur ne cesse de nous faire miroiter avec un ou deux détails par tome. 

Ensuite, je trouve que l’auteur va très loin dans la descente aux Enfers de Rose et surtout que ça arrive comme un cheveu sur la soupe. C’était certes annoncé dans le tome précédent mais j’ai quand même trouvé cela un peu gros et exagéré. Personne dans l’équipe n’a rien vu venir, hormis les fois où Rose s’était déguisée en ses sœurs. Ce qui me ramène au point précédent sur le manque de liens entre les protagonistes.

Du coup, tant d’années plus tard, l’équipe se soude enfin autour d’une problématique commune qui les touche personnellement. Il leur en aura fallu du temps !

En ce qui concerne l’enquête policière. Elle est plutôt sympathique même si à la lecture du 4ème de couverture j’étais partie sur tout autre chose. J’ai néanmoins constaté qu’elle avait moins d’impact que d’autres histoires, sans doute à cause du trop grand nombre de personnage impliqués, auxquels il faut rajouter l’intrigue de Rose. Si l’idée de base était intéressante, et le portrait d’une certaine partie de la population qui bénéficie des aides sociales plutôt bien croqué, le tueur m’a laissé de marbre. Celui-ci est à l’image du roman entier : assez plat.

Je suis restée assez extérieure au récit, Jussi Adler Olsen nous a habitué à mieux, à des enquêtes plus intenses, des passés plus fouillés, du suspens haletant. Je n’ai rien retrouvé de tout cela ici malheureusement. La fin est à mon sens bâclée. Bref, ce roman est plutôt une déception compte tenu des excellents romans que l’auteur a déjà écrit.

*Cette lecture fait partie de mon mini-challenge du mois de septembre* 

 

Ma note : :star::star::star-half::star-empty::star-empty:

Chronique : Les Aventuriers de la Mer T6

Robin HOBB
Traduction : Véronique David-Marescot
J’ai Lu
Fantasy
7,70€
413 pages
J’avance peu à peu dans cette saga, je me retiens vraiment de ne pas tout lire d’un coup ^^ Peu importe le temps écoulé entre chaque lecture, l’immersion est toujours immédiate et je me souviens exactement de où en sont les personnages.
Dans ce tome, tout le monde avance, même mes personnages fétiches, Althéa et Brashen que j’aurais aimé voir un peu plus. Néanmoins les quelques chapitres où ils apparaissent étaient forts en émotion, j’ai eu quelques frissons à leurs côtés.
Malta a grandi, enfin ! Même si elle continue à n’en faire qu’à sa tête… Grâce à elle, nous découvrons davantage la Cité des Anciens ainsi que le peuple du Désert des Pluies. Nous avons surtout enfin nos révélations sur l’origine des Vivenefs, des Dragons et des Serpents de mer. J’avais beau m’en douter, connaître tous les détails est quand même surprenant et révèle un univers d’une grande richesse.
Ces révélations nous font faire un bond dans l’histoire et mettent également en place des prémisses de l’autre saga de l’auteure La Cité des Anciens. J’ai donc hâte de voir comment tout va se goupiller par la suite à ce niveau.
En parallèle, Kennit, Hiémain et Etta continuent leur bout de chemin ensemble. Kennit se surpasse encore de manipulation dans ce tome. C’est vraiment un personnage à part. J’ai rarement autant supporté un personnage aussi fourbe et égocentrique. Il est juste génial *___* Hiémain quant à lui évolue d’une certaine manière, je suis un peu déçue qu’il soit si aveuglé par Kennit… d’un autre côté, comment lui en vouloir ? Quant à Etta, je ne suis toujours pas fixée, j’admire sa force tout comme je n’aime pas sa dévotion aveugle envers Kennit. Quoi qu’il en soit, ces personnages et leur lien avec Vivacia sont complexes mais passionnants à suivre.
Au final, il reste encore trois tomes pour conclure l’histoire, je sens qu’ils vont être denses et remplis de rebondissements. Avec ce tome, la saga continue de surfer sur le coup de coeur ^^
*Cette lecture fait partie du Challenge de l’été et de mon mini-challenge du mois de juillet *
Ma note : :star::star::star::star::star:💕

Chronique : Eternité T3 Des dunes sous le vent

Magalie Ségura
Auteure francophone, voir le site
Version France Loisir
Fantasy
9,99€
432 pages
Enfin, voici la conclusion de cette trilogie exceptionnelle. Nous enchaînons directement après la fin haletante du tome 2. L’histoire était encore fraîche, bien que j’ai lu le tome précédent en septembre 2016. Quelques rappels sont tout de même bien placés afin de ne pas se perdre. 

Encore une fois, tout se déroule sur les chapeaux de roue ! Toutefois, l’histoire reste réaliste car nos héros, Naslie et Yshem sont au bout du rouleau après cet enchaînement de rebondissements interminables. Ils sont humains et comme tous les humains, Naslie est épuisée physiquement et mentalement, cela se ressent dans ce troisième tome, même si elle a toujours sa volonté intacte de se battre. 

Ce tome est encore marqué par des moments injustes, tristes et douloureux. La justice triomphe tout de même mais pas sans sacrifices. C’est assez à la mode de « faire souffrir » ses persos mais dans cette trilogie, tout est fait avec justesse, réalisme et beaucoup d’empathie. 

Je ne peux pas trop vous en dire sur l’intrigue, c’est à vous de la découvrir. Je peux juste vous faire un retour global sur cette magnifique trilogie. C’est une très belle histoire, fouillée, passionnante, riche, intelligente, servie par des personnages humains, réalistes et terriblement attachants. Ils sont empreints de défauts mais ils portent aussi un courage incroyable. On lutte à leurs côtés, on espère pour eux, on désespère avec eux et on subit cette morsure du désert impitoyable. Ce désert, ce monde, est d’une originalité rare. 

J’ai aimé les trois personnages principaux, Naslie, Yshem et Jelis, avec une mention spéciale pour les Luminis, ces boules de poils que j’imaginais en espèce de critters sympathiques XD L’intrigue est travaillée, les villes et descriptions aussi, le monde est riche. C’est une belle épopée, j’ai été transportée, dépaysée, bluffée et assoiffée par ce monde désertique. 

Je ne sais comment vous dire que cette trilogie est une merveille de fantasy francophone. Je suis très triste de quitter cet univers et ces personnages et je pense ne pas me tromper en vous affirmant que cette histoire va me hanter encore un moment. 

*Cette lecture fait partie du Challenge de l’été et de mon mini-challenge du mois de juillet *

Ma note : :star::star::star::star::star:

Challenge de l’été : on rempile

Bonjour à tous, 

C’est déjà l’été… à cause de mes démarches administratives pour l’achat de la maison je suis complètement passée à côté du printemps Oo Je me retrouve donc à la bourre pour mettre en place ce challenge littéraire de l’été. C’est toujours organisé par les Petits Mots de Saefiel et il y a même de nouveaux défis cette année. 
Comme chaque été, le périmètre autour de mon lieu de travail se transforme en zone inaccessible à cause des touristes et des parkings payants. Je dois donc me garer à 20 minutes de marche et privilégier des romans de petites tailles afin de ne pas me surcharger davantage. Bon, ceci dit il y a aussi des pavés dans ma PAL… on verra hein.

Je décide aussi d’être plus raisonnable cette année et d’opter pour le trophée le plus bas, à savoir 10 livres lus. J’ai aussi des livres que je ne mets pas dans cette PAL et que je sais devoir lire en parallèle pour un projet.

Le règlement : 
– Le challenge commence officiellement le 21 Juin et se termine le 21 septembre (jour de l’automne)
– Chacun fait une liste des livres qu’il veut lire cet été sans limite de nombre.
– On peut s’ajouter des défis personnels comme lire un titre en VO ou finir les séries en cours.
– Vous pouvez modifier votre liste à loisir durant la période du challenge, l’agrandir, la rétrécir. Tout est permis !
– Si possible partagez votre avancement dans le groupe Facebook, sur Livraddict 

 – Le fait d’avoir un blog et/ou de poster des chroniques n’est pas obligatoire. Quiconque est intéressé peut participer.

Les médailles:
10 livres lus : Trophée des orteils en éventail
20 livres lus : Trophée du surfeur livresque
30 livres lus et plus : Trophée de la tong en or

40 livres lus et plus : Trophée de la sirène de diamant
3 challenges remplis ou plus : Trophée du challenger des sables

Nouveaux défis
Lire un livre de plus de 1000 pages
Lire une antiquité de la PAL (dans la PAL depuis un an ou plus)
Lire un livre dans une langue étrangère *RÉUSSI*
Finir une série
*RÉUSSI* 
Faire une lecture commune avec un autre membre OU participer à la lecture commune géante sur Au fond de l’eau de Paula Hawkins. 


 



 Mes petits défis persos:

Mes minis-challenges mensuels sont toujours d’actualité (c’était aussi une idée de Saefiel à la base), je dois donc en tenir compte pour ce challenge :

– Juin : remplacé par « le mois de Lionel Davoust » chez Book En stock
– Juillet : Mois spécial saga book jar
– Août : Le mois des livres de poches/format court
– Septembre : Lire un livre prêté

Mon fonctionnement
Cette année, j’ai décidé de me faire une grosse PAL dans laquelle je ferai des tirages au sort pour coller aux différents défis énumérés ci-dessus. Concrètement je vais me faire des mini-PAL par défi et tirer au sort 1 à 3 livres en fonction du thème. Ce sera filmé et mis sur ma page facebook pour les curieux ^^ A cela je rajoute des livres que j’ai tout de même envie de lire cet été ! 

Chaque mini-PAL est associée à une couleur, je vous rappelle donc tous mes défis de cet été :

Continuer une série
Lire des livres de poches/format court
Sortir des livres dans ma PAL depuis plus d’un an (oups)
Lire un livre prêté
Lire un livre en VO
Livre sans défi

Ma liste de livres :


Science-Fiction/anticipation/dystopie
  Furor de Fabien Clavel 
Les Enfants de l’Ô T3 de Vanessa du Frat
Carbone modifié de Richard Morgan
Mutante de Sophie Dabat
Le Dernier Vampire T1 : Désolation de Jean Vigne
Autremonde T1 : l’alliance des trois de Maxime Chattam 
Rush de Patrick Eris
Le Choix de Paul J. McAuley 
Asynchrone de Fabien Clavel 
Fantasy
Le Prince Ecorché de Mark Lawrence
Les aventuriers de la mer T6 de Robin Hobb
L’Ange de la Nuit T1 de Brent Weeks

Eternité T3 : des dunes sous le vent de Magali Segura
L’épopée de Xylara T1 : Captive d’Elizabeth Vaughan
Aeternia T2 : L’envers du monde de Gabriel Katz
Given to the sea de Mindy McGinnis
La Maîtresse de Guerre de Gabriel Katz
  La voie des Oracles T2 : Enoch d’Estelle Faye
Les yeux du Dragon de Stephen King 
Une flamme dans la nuit de Sabaa Tahir
Les Enchantements d’Ambremer de Pierre Pevel
Cavalier Vert de Kriten Britain
 


 Fantastique/Horreur/Bit-Lit

Neverwhere de Neil Gaiman
Escape from Furnace T5 : Execution d’Alexander Gordon-Smith
Nephilim T2 : l’éveil de Fabien Clavel
Le Septième Guerrier-Mage de Paul Béorn
La Passe-Miroir T2 : Les disparus du Claidelune de Christelle Dabos
Kayla Marshal T2 : l’ascension d’Estelle Vagner
Saving Paradise de Lise Syven
La Geste des Exilés T2 : Pêché de Sang de Bettina Nordet

Quelques pas de plus d’Agnès Marot
Lake Epehemeral d’Anya Allyn 
Thriller

Selfies de Jussi Adler-Olsen
La Sirène de Camilla Läckberg

8/10

Alors, elle vous inspire ma PAL de l’été ? En photo c’est plus sympa :

 

Chronique : Apostasie

Vincent Tassy
Auteur francophone, voir la page facebook
Editions du Chat Noir
Fantastique
19,90€
333 pages
J’ai découvert la plume de Vincent Tassy dans l’anthologie du Chat Noir de l’an dernier, Âme ténébreuse, cœur lumineux et j’avais beaucoup aimé sa nouvelle. J’avais déjà acheté son roman, Apostasie car… hé bien regardez la couverture, s’il vous faut une autre raison, moi non 😉 J’ai donc embarqué ce livre pour mon voyage aux Imaginales. J’avais en tout 16h de train, j’allais bien trouver le temps de le lire. C’était sans compter mon corps, ce traître, qui a décidé que trop c’est trop. Je n’étais donc pas dans les meilleures dispositions pour le début du roman, qui en plus est assez nébuleux, mais j’y suis revenue à la fin de ma lecture et tout est devenu limpide. 

Nous découvrons donc Anthelme, un jeune homme qui décide de tout quitter et se retrouve en ermite dans une étrange forêt mystique. Le roman est découpé en plusieurs parties, cette première où Anthelme est dans sa forêt et va faire la rencontre d’Alvaron puis d’Aphelion, j’y suis restée un peu extérieure. En revanche, l’histoire d’Apostasie que nous raconte Aphelion, je l’ai adorée. Pour tout vous dire, Anthelme nous raconte son histoire, dans laquelle Aphelion lui raconte l’histoire d’Apostasie où des personnages, dont l’étrange Ambrosius, nous content leurs histoires. Il y a donc une succession de récits enchâssés que j’ai trouvée très intéressante et je n’ai été perdue à aucun moment. 

J’ai donc beaucoup aimé la partie sur Apostasie et sa mère, Lavinia. C’était une histoire profondément triste. Lavinia est en réalité un personnage fouillé, plus complexe qu’il n’y paraît et pour qui j’ai développé une grande empathie et sympathie. Elle ne voulait qu’aimer son roi et son histoire se révèle tragique. Grâce à elle, nous rencontrons Ambrosius et ses « vermines », qui vont nous plonger dans le mythe vampirique. L’auteur a une approche d’abord magique, mystique, puis au fil des siècles, la mélancolie prend place. J’ai beaucoup aimé cette vision du vampire. L’histoire de ces vampires est envoûtante et nostalgique. J’ai partagé la tristesse qui enveloppe ce groupe de personnalités étranges, décalées et solitaires.

Après le récit d’Apostasie, un bouleversement vient tout chambouler. J’ai été autant choquée que notre héros, attristée aussi. Tout s’effondre et Aphelion nous révèle son véritable visage. J’ai beaucoup aimé ce revirement et tout ce qui suit. Certains passages obscurs du début du roman prennent alors tout leur sens. La fin est aussi belle que triste et m’a tout à fait convenue. 

Globalement, la plume est poétique, mélancolique, d’une beauté morbide, envoûtante aussi. Mon immersion dans l’histoire d’Apostasie était totale et j’en ressors avec une étrange impression de tristesse mêlée de rêve et de beauté. En tout cas j’ai passé un très bon moment et je vais guetter les prochaines sorties de l’auteur ^^


  

*Cette lecture entre dans le cadre de mon mini-challenge du mois de mai : Lectures en préparation des Imaginales
Ma note : :star::star::star::star::star-half:

*Cette lecture participe au challenge PIF avec l’option des petites maisons d’édition

Chronique : Port d’Âmes

Lionel Davoust
Auteur francophone, voir le site
Editions Critic
Fantasy
23€
531 pages
Je retrouve enfin la plume de Lionel Davoust, cette fois dans son univers Evanégyre qui est de la fantasy pure et dure, à l’inverse de sa trilogie Leviathan que j’avais tant aimée. 

Port d’Âmes est un roman riche, avec une histoire et une mythologie propre que l’on ne fait qu’effleurer car l’univers d’Evanégyre est extrêmement vaste et j’ai hâte de me plonger sur les autres romans qui s’y déroulent à différentes époques afin de mieux le cerner. 

Dans ce roman, nous suivons Rhuys, qui a été obligé de servir en mer pendant 8 ans pour payer les dettes de son père, un homme droit et honnête. Il termine ses années de servitude à Aniagrad, cité portuaire, indépendante où tout se monnaye. Et là, notre pauvre Rhuys va cumuler les désillusions. C’est un personnage bien équilibré, plutôt naïf mais avec du plomb dans la tête quand il faut. Il apprend vite, défend des valeurs nobles et assume ses erreurs. Tout comme lui, j’ai voulu croire à ses beaux principes, j’ai voulu espérer que tout irait pour le mieux et que non, tout le monde n’est pas pourri jusqu’à la moelle. Oui, moi aussi je suis un peu naïve ^^ » 

L’autre personnage important du roman, c’est la Vendeuse. Je vous mentirais si je vous disais que j’ai pu m’identifier à elle ou même la comprendre car elle est très spéciale. On la rencontre alors qu’elle vend des bouts de son âme sur le marché. Il s’agit d’émotions brutes liées à des souvenirs de sa vie. J’ai beaucoup aimé cette idée et surtout le fait que l’acheteur peut faire perdurer ces morceaux d’âmes en lui. Ce n’est pas uniquement une question de prostitution de l’âme. La Vendeuse, donc, est un personnage à part, que j’ai beaucoup aimé malgré son étrangeté et son côté intouchable. Elle était d’une telle tristesse et pourtant d’une si grande noblesse et fierté. C’est un personnage inoubliable, d’une grande force qui m’a touchée. 

L’histoire m’a passionnée ! J’ai voulu savoir comment Rhuys allait faire pour se sortir de tous les pièges qui lui ont été tendus. Ses réactions ont toujours été surprenantes. Il est parfois impulsif mais conserve une grande intelligence et une bonne remise en question. À travers lui, l’auteur questionne ses lecteurs sur eux-mêmes, sur leurs principes et ce qui est réellement important. 

L’univers est donc vaste, riche, il attise notre curiosité. J’ai adoré certaines idées comme l’Administration (mais suivre un vieux perfide appelé Cassian après avoir vu Rogue One et être tombée amoureuse du héros, c’était rude XD), la dranaclase, la cité même d’Aniagrad qui se développe en écrasant tout ce qui se trouve dessous, ce qui me fait penser à des couches géologiques…

L’impression générale du roman est assez poétique, contemplative disait l’auteur. J’ai aussi trouvé cela mélancolique et triste. L’objet livre en lui-même est très beau et je n’ai pas vu passer les 500 pages ! Il s’agit, tout comme les autres romans de Lionel Davoust, d’un roman exigeant, qui demandera toute votre attention. Il se savoure, il faut qu’on s’en imprègne, à l’image des transferts d’âme de la Vendeuse. 

Pour conclure, ce fut une belle lecture, certes triste, mais immersive et introspective. 

 

*Cette lecture entre dans le cadre de mon mini-challenge du mois de mai : Lectures en préparation des Imaginales

Ma note : :star::star::star::star::star:

*Cette lecture participe au challenge PIF avec l’option des petites maisons d’édition

Chronique : Martyrs T1

Olivier Peru
Auteur francophone, voir le site
J’ai Lu
Fantasy
9,90
766 pages

Olivier Peru est un auteur dont j’entends beaucoup parler mais que je n’avais pas encore eu l’occasion de lire. C’est donc avec ce premier tome de Martyrs que je le découvre et, ma foi, je suis très contente de cette rencontre 🙂 Le roman avait beau être une belle brique de plus de 700 pages, je l’ai lu rapidement (14 jours). 

Déjà, il faut préciser que l’auteur est un vrai conteur. Ce n’est pas pour rien qu’il œuvre aussi bien dans les romans, les BD, les jeux vidéos et autres. Sa plume est fluide, belle et envoûtante. Ses descriptions sont précises sans être lourdes et son univers, bien que très riche, a été un régal à découvrir. Le roman était passionnant et il m’a tout de suite transportée dans ses contrées.

La véritable force de ce roman réside dans ses personnages. Nous suivons plusieurs points de vue, principalement ceux d’Irmine et Helbrand les tueurs Arserkers, celui de Kassis, jeune héritière prisonnière de sa cage dorée, celui de Cavall, l‘homme de l’Ouest qui veut renverser la royauté et enfin celui du roi. Dans quelques chapitres nous sommes envoyés dans les pensées de personnages secondaires pour appronfondir certains passages. 

J’ai adoré les deux frères. Si différents l’un de l’autre que mon cœur ne cessait de balancer entre les deux ! Quel duo charismatique ! A l’image de tous les personnages du roman, leur psychologie, leur passé et leurs desseins sont très soignés. Si Helbrand reste égal à lui-même, Irmine, lui, va se découvrir et évoluer au fil de l’histoire.On se prend d’affection pour eux et on prie pour que leur destin soit clément. Bon, vu le titre du livre, on se doute que malheureusement, cet espoir est vain…

J’ai aussi beaucoup aimé Kassis, que l’on imagine stéréotypée dès sa première apparition mais qui se révèle bien plus complexe, intelligente subtile et humaine que prévu. C’est un beau personnage minin, qui commet une ou deux grosses erreurs de jeunesse mais qui se remet en question puis évolue et, elle aussi, se découvre tout au long de l’histoire. Son personnage est vraiment bien mené, j’ai eu beaucoup d’empathie pour elle. 

La vraie surprise venait du roi. Un roi obèse, un roi lâche, un roi fourbe qui va lui aussi évoluer contre toute attente. Également intelligent, il nous montre sur la fin un autre visage et on viendrait presque à lui pardonner sa cruauté. Olivier Peru nous brosse là le portrait d’un roi qui ne désirait pas être couronné et qui va s’enfoncer dans la boulimie et régner avec une seule crainte : celle de la guerre. Pourtant, il montre son humanité et ses faiblesses, en particulier en compagnie de sa soeur. 

D’autres personnages gravitent autour des héros et sont tout autant travaillés, à l’exemple d‘Opimer le guerrier du roi, ou l’intendant qui a élevé Kassis comme sa fille. Cavall le révolutionnaire est intéressant et original de par sa maladie qui peut prendre sa vie du jour au lendemain. Et que dire des hommes de l’ouest qui le suivent, surtout les adolescents qui ont déjà un capital charisme impressionnant ?

Quant à l’histoire, le résumé est un peu trompeur et je ne m’attendais pas forcément à cela. Elle met un certain temps à s’installer, d’aucuns pourraient trouver ça long, mais le tout est si bien raconté que personnellement je n’ai pas vu le temps passer ^^ Nous avons droit à de beaux rebondissements, surtout à la fin. Quelques indices étaient glissés, j’ai émis des hypothèses sans être certaine de la fin. J’ai donc été très surprise et j’ai vraiment hâte de lire la suite. La réédition poche était censée sortir en mars ou ce mois-ci mais je ne le trouve pas…

En tout cas j’ai passé un excellent moment avec ce roman et je vais pouvoir m’atteler aux autres ouvrages de l’auteur sans aucune crainte.   

 
*Cette lecture entre dans le cadre de mon mini-challenge du mois d’avril : Lire uniquement des premiers tomes de série
Ma note : :star::star::star::star::star-half:

*Cette lecture participe au challenge PIF avec l’option des petites maisons d’édition

Chronique : Une braise sous la cendre

Sabaa Tahir
Pocket Jeunesse
Fantasy, jeunesse
18,90 €
523 pages
J’avais entendu beaucoup de bien de ce roman mais j’avais loupé le coche à la sortie du premier tome et pour être honnête j’avais un peu peur que ce soit une histoire un peu trop stéréotypée. Par chance, j’ai gagné les 2 tomes lors d’un concours et du coup je me suis attaquée à ce premier tome en m’imaginant déjà certaines choses.

J’avais tort. Et j’aime avoir tort quand le résultat est aussi bon. Car c’est un vrai coup de coeur mes amis ! Et oui, j’ai enchaîné ! Je ne vous cache pas que j’ai eu un peu de mal au départ car je quittais tout juste la plume magique de Christelle Dabos mais heureusement, le style très haché du début du roman s’améliore très vite.

Donc au niveau de l’histoire c’est tellement plus original, réfléchi, développé, tortueux parfois, que ce que le 4ème de couverture nous laisse entendre. Pour une fois, ce résumé desservait le roman, de même que l’accroche car cela ne rendait pas honneur à la complexité du livre.

L’ambiance est étonnamment stressante. J’étais très tendue tout du long, d’autant que nos héros et leurs proches ne sont au final pas du tout à l’abri. Du sang est versé, des larmes aussi et au final le roman est bien plus sombre et violent que prévu.  Il est très dur et nos héros Elias et Laia ne sont pas épargnés, autant physiquement que psychologiquement.

Malgré tout, ils arrivent à voler des instants de petits bonheur et d’insouciance grâce aux autres personnages, notamment Hélène et Keenan. Mais parlons d’abord de nos héros. J’ai à la fois aimé et été agacée par la faiblesse de Laia. Je m’explique : la jeune fille est consciente de sa lâcheté (qui est plutôt compréhensible, j’aimerai bien savoir qui parmi nous serait capable de vraiment se sacrifier pour un proche, surtout à 16 ans hein), elle la regrette et ne cesse de se sous-estimer. Ce qui est appréciable car cela la rend plus humaine, plus proche de nous, sauf qu’en même temps, on a envie de la secouer car si elle peut se remettre en question, pourquoi ne fait-elle rien ? C’est une réaction trompeuse que j’ai eu car en fin de compte, Laia agit à sa manière et elle a un mental à toute épreuve. Du coup je suis sévère envers Laia mais on est souvent plus exigeant envers les personnes dont on sait qu’ils ont les capacités nécessaires pour aller plus loin.

Elias quant à lui est un vrai coup de cœur. Il est juste génial.  J’ai aimé qu’il soit déjà un personnage intelligent et réfléchi avant même que débute l’intrigue, car l’auteure aurait pu tomber dans le cliché du soldat conditionné qui va se remettre difficilement en question après avoir rencontré l’héroïne. Honnêtement, c’est ce que j’attendais vu le résumé. La réalité est tout autre et franchement meilleure car Elias se questionne sur son futur et son académie militaire depuis bien longtemps. Mieux, on fait sa rencontre alors qu’il prépare sa désertion. Si c’est pas original ça ! C’est un jeune homme drôle, sensé, courageux, honnête et intelligent. Ses doutes et ses choix difficiles m’ont beaucoup touchée, surtout durant l’une des épreuves. C’est un personnage rare.

A coté de nos héros nous avons donc des personnages secondaires très intéressants. J’ai bien aimé Keenan même s’il est plus classique, Hélène est très importante et on est obligé de l’apprécier malgré son rôle dans le cercle amoureux. Quant à la Commandante, j’ai au départ été refroidie, je me disais « mais pourquoi tant de haine ? » car franchement, elle était extrême et je ne voyais pas d’intérêt à une telle violence. Heureusement, l’auteure ne s’attarde pas trop sur cet aspect de sa personnalité, elle préfère nous montrer à quel point cette femme exécrable veut tuer son fils XD La belle-même idéale ! Son caractère est d’ailleurs plus poussé que juste « la méchante », on l’apprend et on le devine au fil du roman.

 Au-delà d’une intrigue étonnante, bien plus fouillée qu’il n’y paraît de prime abord, le monde est très inspirant. On découvre une touche de fantastique avec des créatures qui ont de la gueule, comme les Djinn,  ainsi qu’une Histoire qui explique beaucoup de choses sur le contexte actuel du roman.

En conclusion, c’est un roman dense, prenant, bien plus complexe et intelligent que prévu, qui m’a fait ressentir beaucoup d’émotions et de stress. Je suis bluffée par la puissance du récit à laquelle je ne m’attendais pas, c’est un très bon roman.
*Cette lecture entre dans le cadre de mon mini-challenge du mois d’avril : Lire uniquement des premiers tomes de série
Ma note : :star::star::star::star::star:💕

Chronique : La passe-miroir T1 Les fiancés de l’hiver

Christelle Dabos
Auteure francophone (voir le site)
Gallimard jeunesse
Fantasy, jeunesse
18 €
521 pages
J’arrive après la bataille pour ce roman qui a déjà conquis la blogosphère ! Je viens ajouter mon coup de coeur à la très nombreuse liste car ce roman est juste génial *____* Je l’ai dévoré en moins de 3 jours top chrono.

C’est un roman absolument immersif et passionnant dès les premiers chapitres. Il est très original et la plume est d’une fluidité rare. Je n’ai eu ni longueur,  ni zone trouble ni maladresse. Un régal, je vous dis, un régal.

L’histoire est riche, l’univers est époustouflant et les deux héros sont géniaux. Oui, ça fait beaucoup de compliments tout ça. Ophélie est une héroïne rare. Elle sonne si juste à mes yeux ! Je me suis beaucoup identifiée à elle, moi qui suis plus observatrice qu’actrice, plutôt taiseuse, discrète et ermite. Contrairement à beaucoup d’héroïnes du moment, elle n’est ni neuneu, ni badass, elle n’a pas à cumuler des erreurs plus grosses qu’elle pour grandir. Elle est déjà intéressante et forte avant d’entrée dans le vif du sujet. Son évolution est donc subtile.

Sa famille n’est pas un cadeau mais, à l’image d’Ophélie, j’ai appris à apprécier Tante Roseline, que j’imaginais en espèce de Professeur McGonagall XD C’est un sacré personnage qui a aussi une grande force et un sens de la famille très honorable. A l’inverse, je n’ai pas eu du tout de sympathie pour Berenilde. On en apprend davantage sur elle vers la fin du roman et, si je peux la comprendre, elle m’a plus fait pitié qu’autre chose.

Quant à Thorn… quel sacré phénomène celui-là ! J’en ai connu des héros sombres, taiseux, rustres mais qui deviennent de vrais guimauves ou bien des protecteurs horripilants au bout de 10 pages. Lui, reste très fidèle à lui-même, tout en évoluant de manière subtile là aussi. Je n’ai jamais autant voulu qu’un couple se forme qu’entre ces deux-là mais le chemin est semé d’embuches… à commencer par nos héros eux-mêmes.  Thorn est vraiment un personnage exceptionnel, plus complexe qu’il n’en a l’air. Tous les deux sont très bien assortis même s’ils ne le savent pas encore 😉 J’ai aimé que l’auteur nous montre que les sentiments ne se commandent pas et qu’il faut du temps, beaucoup de temps, pour les développer contrairement à ce qui est à la mode dans les romances actuelles.

Leur relation est donc faite de hauts et de bas, de petites confessions et de désillusions. Il y a des rebondissements, des trahisons, des manipulations. La Citacielle (non je n’ai pas fait une faute de frappe ^^) est un nid de vipères, c’est dingue. A croire que c’est Cersei de Game of Throne  qui en est la créatrice.

A la fin de ma lecture, j’ai été étonné de découvrir qu’en fait l’ambiance générale était très morose. Je me suis rendue compte que la pauvre Ophélie n’avait probablement pas souri ni ri de presque tout le roman. C’était assez déprimant en fin de compte. Heureusement il y a des touches de positif et d’espoir, avec notamment les autres personnages qui croisent la route d’Ophélie. Il fallait quelques alliés pour équilibrer la balance ! Mention spéciale pour l’écharpe qui était si mignonne et qui ajoutait une touche humoristique.

Dans ce premier tome, je me suis rebellée, je me suis sentie trahie, j’ai souffert, j’ai eu de l’empathie, des espérances, des déconvenues. Bref, j’ai ressenti, j’ai vécu ce roman. C’était une lecture profonde, intelligente, servie par une plume superbe.

Bon, en gros j’ai eu un méga coup de cœur ^^  Mais ça, je pense que vous l’avez compris, non ?

*Cette lecture entre dans le cadre de mon mini-challenge du mois d’avril : Lire uniquement des premiers tomes de série
Ma note : :star::star::star::star::star:💕

*Cette lecture participe au challenge PIF avec l’option des petites maisons d’édition

Chronique : Je suis ton ombre

Morgane Caussarieu
Auteure francophone (voir le site)
Mnemos (collection poche Hélios)
Fantastique
10,90
331 pages

J’avais eu un véritable coup de cœur l’an dernier pour Dans les Veines, c’est donc avec un grand plaisir que je me suis lancée dans cette suite qui peut se lire indépendamment (même si la lecture a davantage de puissance quand on connaît l’histoire précédente). 

Nous nous retrouvons cette fois en compagnie de Poil de Carotte, un enfant de 12 ans paumé dans nos Landes profondes. Encore une fois, l’auteure nous plonge dans un univers de violence, parfois exceptionnelle (avec des meurtres) parfois courante (malheureusement) : verbale, harcèlement scolaire, pauvreté, cruauté envers les animaux. Je suis passée par des phases j‘ai détesté Poil de Carotte pour ce qu’il faisait subir aux autres (la Baudruche ;___;), et par des phases où je l’ai pris en pitié, où j’ai compati pour lui. Car ce pauvre gosse n’a pas du tout une vie facile, pourtant, il est comme vous et moi au départ. J’ai quand même eu du mal à me dire qu’il n’avait que 12 ans et que dire de Melie, 10 ans ? Oo Ça fait flipper !

Clairement, il se passe des choses dérangeantes dans ce roman qui n’est pas à mettre entre toutes les mains. Pourtant, rien n’est banalisé et chaque acte cruel est soit justifié, soit accompagné de remords ou de doutes. Rien n’est réellement gratuit. Et c’est habile car on est quasiment obligé de prendre le parti de Poil de Carotte : ce n’est qu’un enfant à l’enfance brisée, délaissé par son père, qui a dû grandir trop vite et qui doit porter de lourdes responsabilités. Ses erreurs, qui peut garantir que nous ne les aurions pas faites également ? Qu’avonsnous fait dans notre enfance pour gagner l’intérêt des caïds de la cour de récré ? Bon, Poil de Carotte va tout de même loin, je ne peux cautionner certains de ses actes mais impossible de le condamner pour autant.

La plume de Morgane est moderne, crue, violente, vulgaire et pourtant c’est un régal à lire. Cela colle à merveille au thème, aux personnages et au lieu. Il y a toute une partie qui se déroule dans le passé au niveau de la Nouvelle Orléans et des Bayous si chers au cœur de l’auteure. Dans cette partie, la plume change pour s’adapter aux personnages et à l’époque. 

L’ensemble sonne très juste. Je n’ai pas grandi dans les Landes, mais je les connais un peu, une de mes meilleures amies (qui était au lycée avec l’auteure d’ailleurs) est une pure Landaise donc je sais comment c’est, je sais que l’auteure y dépeint une vérité crue. Cela se ressent et donne une grande authenticité aux descriptions et à l’ambiance. De la même manière, l’immersion dans le Bayou était très travaillée

Ici, nous en apprenons davantage sur Gabriel, l’enfant vampire découvert dans le précédent roman. Son enfance est atypique, à la hauteur du personnage. J‘ai été contente de suivre son histoire et de connaître le contexte de sa transformation en vampire. D’ailleurs, la vision de l’origine vampirique de l’auteure est originale, ça change ! Quant au titre, je m’interroge encore : s’agit-il du verbe « être » ou bien du verbe « suivre » ? Les deux collent, je me demande si c’est voulu !

Bref, ce n’est pas un coup de cœur mais c’est uniquement parce que Dans les veines avait placé la barre très haut ! Ce roman est dur, glauque, réaliste, intelligent. C‘est assez intimiste et j’ai eu plusieurs fois l’impression d’être un voyeur, d’assister à des scènes auxquelles je n’aurais pas dû avoir accès. 

En conclusion, j’ai adoré ma lecture et j’ai vraiment hâte de lire son prochain roman. Toutefois, ce roman ne conviendra pas à tout le monde. Vous voilà prévenus !  

*Cette lecture entre dans le cadre de mon mini-challenge du mois de mars : Lire un livre dont vous avez choisi la couleur dominante (ici le rouge)
Ma note : :star::star::star::star::star: