Chronique : Lames Vives T1 Obédience

Ariel Holzl
Auteur francophone (voir le site Internet)
Mnémos, collection Naos
Young Adult, Dystopie
18 €
332 pages

Je remercie les Éditions Mnémos qui m’ont aimablement fait parvenir ce service presse. 

Après avoir beaucoup aimé la trilogie des Sœurs Carmines d’Ariel Holzl, j’étais curieuse de savoir vers quoi l’auteur allait se tourner. C’est très dur de passer après une telle trilogie où la plume à l’humour noir de l’auteur constitue presque un personnage à part entière et où l’univers de Grisaille était tellement marquant, de même que les trois sœurs (et surtout Tristabelle).

Pour le coup, l’auteur s’est dirigé vers un registre complètement différent avec un Young Adult plus classique au niveau de la trame de l’intrigue et du profil des personnages principaux mais servis par un univers original et très dépaysant de fantasy orientale. J’ai eu un peu plus de mal à rentrer dans cette ambiance, peut-être parce que la narration est à la première personne et que tous les personnages sont eux parfaitement imprégnés à leur monde et n’ont donc pas à tout décrire au lecteur.  Une fois que j’étais plus habituée aux terminologies, à la géographie et à l’histoire, j’ai été plus happée par l’intrigue. 

L’auteur regorge d’idées intéressantes et ponctue son récit de pirouettes scénaristiques bien trouvées. On ne rentre pas forcément tout de suite dans le cœur de l’intrigue, on prend le temps de faire connaissance avec tous les personnages et de comprendre leurs motivations. Pour avoir lu quelques dystopies, les thèmes développés sont classiques mais efficaces. C’est vraiment par la richesse et la complexité de son univers que l’auteur a su tirer son épingle du jeu. Que ce soit sur la culture, l’histoire du monde avec notamment l’échange de pouvoirs entre les anciens maîtres et esclaves, les golems, le vif argent ou les mensonges que l’on commence à soupçonner sur la fin, le travail de création de monde et d’intrigue est vraiment bien ficelé.

Au niveau des personnages, on en a une belle brochette des deux côtés (anciens esclaves devenus maîtres; anciens maîtres devenus esclaves) ce qui permet d’avoir un son de cloche plus global et donc plus équitable. Le lecteur a plus de cartes en main pour se faire son propre avis. 

J’ai beaucoup aimé Saabr et j’espère qu’elle aura une belle place dans le deuxième tome pour mieux s’exprimer. Ellinore aussi a capté mon attention, c’est un personnage équilibré, et très intéressant à suivre.  En plus, ses capacités de Magnite sont fascinantes. L’histoire de Minah et Nazeem m’a moins touché, ils forment un duo plus commun et le caractère de Minah ne figure pas parmi ceux que je préfère même s’il c’est le genre de personnage indispensable à ce type d’histoire. 

Nazeem a apporté une touche d’humour bienvenue, notamment lors de ses interactions avec Gryff mais le pauvre est clairement sous-estimé par Minah et relégué au rôle de simple accompagnateur en dépit de ses qualités. Gryff lui était très prometteur dès le début du roman mais j’ai été déstabilisée de voir au final la façon dont il est utilisé. Je peux comprendre le choix de l’auteur, surtout après avoir côtoyé Saabr qui nous donne le ton sur le caractère des lames, mais cela restait frustrant de le voir ainsi bridé. Heureusement, quelques passages nous permettent de mieux connaître son passé.  Je suis curieuse de voir ce qu’il va advenir de lui dans le prochain tome. 

En résumé, c’était une lecture intéressante sur un univers très original, qui se termine en apothéose avec encore plus de questions qu’au départ. Les indices laissés au fil de l’intrigue laissent présumer d’un fond encore plus travaillé et attisent ma curiosité. Je serai donc là pour le tome suivant ! 

Un dernier mot sur l’objet livre très beau, qui est ponctué de quelques belles illustrations à l’image de la couverture. 


 Ma note : :star::star::star::star-half::star-empty:

Mois 100% Editions du Chat Noir : Notes pour un monde meilleur

Ce mois-ci, je participe à l’événement un mois, une maison, un achat (sur Facebook). L’objectif  est de mettre en avant une maison d’édition française, et pour avril il s’agit des Editions du Chat Noir qui proposent des ouvrages de qualité qui sortent des sentiers battus et couvrent une belle palette du fantastique. Vu que j’ai une grosse PAL chez eux, alimentée par des achats du mois dernier, je vais consacrer mes lectures du mois d’avril exclusivement à cette maison ^^
 
Et voilà j’ai lu pile la moitié ! Il me reste encore 4 belles lectures !
 
 
Agnès Marot
Auteure francophone (voir le blog)
Éditions du Chat Noir
Dystopie
14,90€
210 pages  
Il s’agit de la préquelle du roman De l’autre côté du mur que j’ai lu en 2014 (voir dans le bilan) et que j’avais bien apprécié pour la plume légère et l’aspect très spontané et frais de l’histoire. Du coup je me suis procurée la préquelle au Salon Fantastique, accompagnée d’une superbe et adorable dédicace de l’auteure.

Ici nous suivons donc Isaac et sa femme Azra juste au moment où l’Art et la Science deviennent de véritables forces magiques. Isaac la découvre au travers d’une machine à explorer le futur grâce à laquelle nous retrouvons Aslan et Sybel les héros de De l’autre côté du mur. J’ai d’ailleurs apprécié de les revoir car ma lecture remontait à deux ans et j’avais oublié pleins de choses que l’on redécouvre ici.

Le point intéressant pour moi c’est que je suis une scientifique et une littéraire, j’avais donc un pied de chaque côté 😉 J’ai tout de même eu plus d’affinités pour Isaac, même si je lui en ai voulu pour ce qui arrive au début du roman ! Cruelle que je suis, je lui ai même balancé un « tu l’as bien cherché », alors qu’en fait le pauvre était sous l’influence de cette magie très difficile à contrôler.

J’ai donc passé un bon moment, je me demandais vraiment comment l’histoire allait se dérouler pour aboutir au monde décrit dans De l’autre côté du mur. C’était un grand moteur dans la lecturevu que je savais comment cela se terminerait, il me manquait juste le comment et le pourquoi. J’ai trouvé que c’était bien amené et les rebondissements ont bien fonctionné. Nous suivons le point de vue et les hypothèses d’Isaac qui nous induisent parfois en erreur. Les réactions des personnages sont parfois frustrantes mais parce qu’elles sont crédibles.Ils sont tous humains avec leurs faiblesses mais ils sonnent tous très juste. La fin est, à l’image des récits de cette auteure, pleine de grâce et d’espoir. J’avais le big smile tout du long de la dernière scène 🙂

Dernier détail : si vous n’avez encore lu aucun des deux romans, je vous conseille de lire d’abord De l’autre côté du mur, car des scènes de Notes pour un monde meilleurdévoilent des passages de la suite qui vous gâcheraient le suspenseà mon avis.

 

Ma note:star::star::star::star-half::star-empty:

Chronique : Arena 13 T1


Joseph Delaney
Bayard Jeunesse
Dystopie jeunesse
15,90€
390 pages
Je suis tombée amoureuse de l’Epouvanteur dès que j’ai lu le 1er tome, je ne pouvais donc pas passer à côté de cette nouvelle série du même auteur. Même si on retrouve des schémas identiques avec un héros qui trouve un maître et qui commet des erreurs en veux-tu, en voilà, ainsi qu’une fille entreprenante et intrépide à la Alice, les univers sont radicalement différents et les ambiances aussi. Le héros, Leif est plus âgé déjà (bon pas de beaucoup, certes), il a un passif plus sombre, des motivations également plus sombres et un caractère plus impulsif que Tom. J’ai tout de suite accroché car même ses erreurs nous le rendent sympathique, plus humain. Quel ado de son âge n’aurait pas commis les mêmes ?
Le scénario me plaît bien, l’ambiance est donc moins fantastique et glauque mais il y a du danger. J’ai beaucoup aimé les Lacres, ces espèces de robots qui se battent à la place des « gladiateurs » et j’ai vraiment hâte que l’auteur utilise leur potentiel ! J’ai tellement d’hypothèses en tête ! J’aime bien la vision des combats d’arènes de l’auteur où en fin de compte la force n’est pas le critère déterminant. On est loin de ma série Spartacus :p (mais en grandissant je suis sûr que Leif sera aussi canon que Crixus ou Gannicus, si si !). Bref, beaucoup d’originalité et un vrai monde personnel qui se détache complètement des Epouvanteurs. Et puis il y a toute la partie programmation des Lacres à laquelle j’ai tout compris contrairement au héros… merci les analyses statistiques sous R !!!
Par contre, je n’ai pas accroché à Gwyn, la fille. Elle en fait trop à sa tête à mon goût et elle se fiche pas mal des dégâts qu’elle cause. Le pauvre Leif se fait complètement avoir ! Elle est trop manipulatrice et égoïste à mon goût.
En résumé, un coup de cœur pour cet univers plus adulte, plus SF, avec des combats de gladiateurs surprenants et des rebondissements qui m’ont tenu en haleine. Ça va être dur d’attendre la suite !
 Ma note :star::star::star::star::star:💕